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  Fahrenheit 9/11 de Michael MOORE

  Old Boy de Park CHAN-WOOK


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Peu de femmes en compétition. Une Française et une Argentine. Dans un certain regard, il y en quelques unes en bonus. Le cinéma au féminin reste une exception, que ce soit sur la Croisette ou aux Oscars.

Le vagin et le prisonnier
La femme est-elle l'avenir de l'homme? Il parait qu'elle peut enfanter sans le mâle à portée. Gasp! En trente ans, le sexe féminin s'est débarrassée (dans les pays occidentaux) de son attribut le plus discriminatoire, le sexe, dit faible. Les chattes sont brûlantes. Les chiennes de garde. Elles griffent, elles mordent. Et si le féminisme a de la difficulté à s'adapter à sa relative victoire, et aux conséquences désastreuses sur les relations avec les hommes, la mauvaise foi et l'excès de certaines perturbent des générations de gamins qui doivent faire face à un homme désemparé (pour ne pas dire impuissant).
Mais le combat des femmes n'est pas finit. Elles ont conquis la parité mais n'ont pas obtenu l'égalité. Sauf dans certains cas, mais rarement les plus valorisants. Les femmes objets n'ont pas disparu. Echangisme oblige, nous avons le droit aux hommes objets. Des culs moulés dans des boxers, les visages bien rasés sniffant des petites culottes, des body buildés pour vendre du PQ, des mecs épilés et vêtus d'un seul caleçon pour promouvoir de l'électro-ménager. Re-Gasp! Pourquoi pas. Mais à l'instar de la séquence mémorable de Fight Club, cette imagerie d'Apollon contribue à pousser les mecs dans les gymnases et à complexer ceux qui étaient bien dans leur peau imparfaite. Imaginez votre doudou, un peu de gras au bide et une pilosité naturelle, avec le dernier slip pro strech Calvin Klein, et l'idéal masculin (un mannequin) s'évanouit. Le ridicule ne rend pas canon.
Dans le même temps, les cinéastes français, femmes, hétéros, homos, commencent à déshabiller leurs acteur, à choisir les belles gueules, à les muscler pour les rendre attirants. L'homme devient obscur objet du désir. Les femmes n'hésitent plus à foutre un éphèbe sur leur fond d'écran d'ordinateur. Plutôt que de rendre sexy ce qui ne l'est pas, on préfère imposer un diktat de ce qui doit être sexy. Les psys vont être heureux : ils ont du boulot pour une génération qui va avoir le corps dans la tête. Plutôt que d'enlever les blondes en bikinis des pubs de voitures, on y ajoute les voyous aux biceps huilés pour promouvoir une boisson fraîche. L'image a un pouvoir qu'on n'imagine pas, jusque dans la guerre des sexes. Et personne n'y échappe. Nous sommes tous des prisonniers de ces fantasmes pré-fabriqués.

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