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The Villainess (The Villainess)

Sélection officielle - Séances spéciales



LADY VENGEANCE





Une femme qui a soif de vengeance a développé de redoutables capacités de tuer, alors elle est repérée par les services secrets qui vont la former dans le but d’en faire une tueuse à gage à leur service. Après quelques missions, sa nouvelle cible ne lui est pas inconnue…

On le sait, la Corée du Sud est le pays dans lequel le polar se renouvelle le plus depuis une grosse décennie, révélant une nouvelle vague de réalisateurs dont le brio de la mise en scène épate. Un triumvirat est d’ailleurs allé de plus en plus loin pour élever le polar au plus haut : Park Chan-wook (Sympathy for Mister Vengeance, Old boy, Mademoiselle…), Bong Joon-ho ( Memories of murder, The host, Mother…), et Kim Jee-woon (A bittersweet life, Le bon, la brute et le cinglé, J’ai rencontré le diable…), autant de nouvelles propositions de récits plus labyrinthiques et plus violents les uns que les autres.

Sans oublier Na Hong-jin (The Chaser), Kim Seong-hoon (Hard day), ou encore Yeon Sang-ho (Dernier train pour Busan). C’est donc dans cette lignée prestigieuse que nous arrive The Villainess de Jeong Byeong-gil dont on attend forcément une certaine originalité, d'autant que sa singularité ressortait déjà de son film précédent. En effet, Confession of murder était un film très réussi qui avait notamment gagné le Prix Thriller au festival du BIFFF en 2013 (depuis il y a eu aussi un remake japonais). On attendait donc beaucoup de ce nouveau The Villainess, et sans doute trop. Malheureusement, on découvre là une copie de la célèbre Nikita de Luc Besson avec des combats certes plus spectaculaires, mais un scénario considérablement plus faible.

Le principal attrait de The Villainess est le nombre et la variété des scènes d’action. La séquence d’introduction dure presque dix minutes et laisse à bout de souffle : on suit la trajectoire d’une femme dans un bâtiment (couloirs, escaliers, différentes pièces, puis l’extérieur) qui va tuer au fur et à mesure quasiment une centaine d’hommes ! Cette longue ouverture se déroule en deux temps, d’abord en caméra subjective (filmé comme Hardcore Henry) sans que l’on sache qu’il s’agit d’une femme qui se bat, puis filmé comme The Raid. On a rarement vu une ouverture de film de cette envergure, hélas c’est presque le seul moment de bravoure du film.

Cette femme se retrouve ensuite dans un centre d’entrainement pour se perfectionner dans différentes disciplines (arts-martiaux et même maquillage, tout comme dans Nikita), sa première mission est compliquée (tout comme dans Nikita), pour une autre mission elle doit monter une arme et tirer d’une fenêtre de salle de bain (tout comme Nikita), bref se déroule alors un récit aux airs de déjà-vu. Alors que la célèbre Nikita de Luc Besson avait la contrainte de devenir plus pro dans son activité de tueuse tout en gardant cette activité secrète pour l’homme qu’elle aimait, ici Sook-hee est de toute façon puis le début la meilleure tueuse invincible, elle n’a que peu d’interactions avec son voisin qui est sous le charme, et on lui a rajouté un enfant et un méchant issu de son passé et dont elle veut se venger…

Alors les évènements se suivent sans vraiment de surprise avec quelques autres moments d’action mais on reste sur sa faim. Grâce à son charisme, l’actrice Kim Ok-bin (déjà remarquée dans le Thirst de Park Chan-wook) nous emmène jusqu’au bout de cette histoire que l’on suit mlagré tout avec un plaisir évident. The Villainess est ainsi un jouissif plaisir coupable idéal pour une séance de minuit avant d’aller se coucher, mais pas un de ces films coréens dont on a du mal à se relever.

Kristofy



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