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Rêves d'or (La jaula de oro)

Certain Regard
/ sortie le 04.12.2013


VOYAGE AU BOUT DE L’ENFER





"J’ai l’impression d’avoir un zoo dans l’estomac tellement je suis content de passer de l’autre côté."

Rêves d’or, mélange de chronique adolescente naïve et de documentaire brut, montre l’immigration sud-américaine aux Etats-Unis du point de vue de ceux qui partent. Comme Sin nombre en 2009, le film suit en effet le long chemin semé d’embûches que parcourent trois jeunes Guatémaltèques pour rejoindre la frontière américaine. De manière didactique, mais avec une vraie force narrative, Diego Quemada-Diez aborde les différentes facettes de ce voyage sans retour : la corruption des passeurs, les violences policières, le racket des bandes armées, la promiscuité…

Pour accompagner le spectateur dans ce périple éprouvant, il a choisi des personnages qui suscitent la sympathie, mais qui savent aussi distiller un peu d’humour et de légèreté dans des situations qui en sont particulièrement dépourvues. La jeune voyageuse, Sara, nous apparaît d’abord de dos, en pleine action. D’emblée, on devine que c’est un personnage qui va de l’avant et qui ne tergiverse pas. C’est clairement elle qui mène la petite troupe en route pour le rêve américain, et elle encore qui décidé d’y intégrer Chauk, le jeune Indien rejeté à cause de ses origines.

Le film mélange ainsi les tons, passant d’une longue séquence burlesque de communication rendue difficile par la barrière de la langue, à une séquence d’une rare brutalité qui laisse le spectateur pantois par ce qu’elle montre, mais aussi par ce qu’elle suggère hors champ. Dans une grande économie de moyens qui privilégie l’âpreté et la sécheresse de mise en scène, Rêves d’or décrit un cauchemar éveillé qui broie un à un les individus pris dans ses terribles rouages. On comprend avec les personnages survivants qu’il ne s’agit pas de rêve, mais plutôt d’une chimère, d’un mirage qui s’évapore à peine aperçu, quels que soient les sacrifices consentis pour l’atteindre.

MpM



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