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Au revoir (B� omid � didar)

Certain Regard
/ sortie le 07.09.2011


UNE ASPIRATION





Beaucoup de gens veulent quitter le pays.

Mohamad Rasoulof, cinéaste iranien, évoque l’exil. Comme beaucoup de cinéastes de ce pays ces temps-ci. Les assignés � résidence veulent sortir de leur immeuble, les groupes de rock veulent s’expatrier pour créer librement, une femme est prête � divorcer pour être libre � Persépolis n’est pas si loin. Au revoir est un film sinueux compos� de plans plats très graphiques, presque théâtraux. Cela accentue la dramaturgie d’un départ qui n’a rien de simple, jonchée d’obstacles. Un peu trop d’ailleurs, pour un film : mari recherch�, avortement, argent, � tous les choix d’une jeune femme dans une sociét� oppressive et machiste y passent. A cela s’ajoute qu’elle accablée de malheurs : on lui retire la tél�, l’ordinateur, impasses administratives�

Le film est sombre, peu optimiste, et ne doit sa séduction qu’à son actrice, interprétant avec justesse cette femme épiée, aspirant � la libert�. Le cinéaste en vient � nous enfermer dans l’appartement de la jeune femme. Etouffement. Il coupe le corps pour se concentrer sur un geste, un acte. Souci du détail qui accentue cette vie au ralenti, immobile. Ce qui épate dans Au revoir c’est bien la photo, tellement stylisée, minutieuse. La vie monastique est ainsi sublimée et désolante.

Cet univers stressant et claustrophobe, hélas, ne parvient pas � créer une dynamique cinématographique. Trop lent, le film ne réussit jamais � nous entraîner dans une fuite pourtant inévitable. Trop statique, il nous cloisonne dans un environnement suffoquant, mais parfois ennuyeux.

De ce pessimisme révoltant qui habite autant le personnage que l’œuvre, ne naît aucun espoir. Il n’y a que des cris muets, des odes vaines � la libertés, � la vie. Le reste a un prix, très cher � payer. Passeport compris. Les scènes s’étirent et on veut croire � une fin heureuse. Leurs longueurs sont supportables tant que nous y croyons. Mais le film est une prison, de bout en bout.

Rasoulof doit être très malheureux dans son pays. Lui aussi doit rêver d’exil.

vincy



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