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Robin des Bois (Robin Hood)

Sélection officielle - Ouverture
USA / projeté le 12.05.2010 / sortie le 12.05.2010


KINGDOM OF HELL





- Plantez moi tout ça !
- Dans le cul de Philippe ?


Film d’ouverture du festival de Cannes, Robin des Bois, version 2010, offrira son lot de divertissements pour dynamiser les dix jours de festivités qui suivront. Blockbuster de l’été américain, il ne parvient cependant pas à s’élever au dessus du niveau exigé pour en faire un film incontournable. Ridley Scott a réalisé mécaniquement un film efficace. Sans surprise. Il n’insuffle jamais une dose d’inattendu et nous renvoie en permanence à ses autres épopées boursoufflées en costumes, que ce soit Gladiator ou Kingdom of Heaven, dont Robin des Bois semble presque une suite.
Heureusement son talent permet un sans faute question rythme. La confiance quil porte dans le scénario lui permet d’installer de multiples intrigues et d’approfondir ses personnages. Robin des Bois n’a rien d’insipide. L’époque décrite est barbare, et cette restitution, moins technicolor et plus proche des jeux vidéos contemporains, justifie la revisitation du mythe archi-filmé. L’autre avantage est d’ailleurs l’angle même de l’histoire, qui se situe avant les autres films hollywoodiens où le héros apparaît. Ce « prequel » à la légende du « hors-la-Loi » permet de se concentrer sur la construction psychologique du personnage et les enjeux politiques de ce Moyen-Age tyrannique. Même si la vérité historique est un peu déformée par l’absence de faits avérés…
Mais avec un script trop prévisible, le film ne pouvait pas aller au delà. D’autant que Russell Crowe, un poil trop vieux pour le rôle, semble avoir repris toutes les caractéristiques du personnage insoumis et honnête de Gladiator. Il ne manque pas de charisme, mais il ne donne rien d’inattendu. Il est « brave, honnête et naïf ». A l’inverse, Cate Blanchett, en héroïne « scottienne » (Alien, Thelma et Louise, GI Jane, mais aussi la plupart des seconds rôles féminins dans ses films), éblouit en femme affranchie, indépendante, combattante. Elle apporte une grâce bienvenue et se révèle efficace dans les scènes d’action.
Les autres personnages proposent peu de nuances. Le méchant est même caricatural, de la cicatrice qui laisse des traces, à sa trahison, sans profondeur. Ils jouent bien leur partition. Ridley Scott peut donc se concentrer sur ses effets de caméra et les mouvements chorégraphiques de ses images. Mais là aussi, rien de nouveau du côté de Brocéliande ou Nottingham. L’impression de déjà—vue l’emporte souvent. La musique, aux accents de John Powell, et aux airs celtes tant entendus, n’arrange pas ce sentiment.
Il faut toute l’expérience du cinéaste, et son amour pour les grandes épopées classiques, pour ne pas nous ennuyer. Il remplit le contrat et offre, évidemment, un combat final qui ne vaut quand même la scène de débarquement d’Il faut sauver le soldat Ryan. Même le duel tant espéré paraît tronqué. Mais au moins l’archer arrête de se servir de son épée pour nous prouver que son don pour le tir à l’arc a une utilité. Droit au but certes. Cependant, on craint, avec le dernier plan, qu’une suite puisse être envisagée.
Or, après tant de spectacle, on se dit que le charme désuet des Errol Flynn, Disney animé et consors, manque un peu dans cette production très minérale et étrangement apathique.

vincy



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