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L'enfant (L'enfant)

Sélection officielle - Compétition
Belgique / sortie le 19.10.05


LE PETIT CRIMINEL





"- Il est où Jimmy?
- Je l'ai vendu.
"

Caméra au plus près d'un personnage. Ca gueule au bout de dix secondes. Il n'y a pas de musique. Tout doit être réel. Bienvenue chez les Dardenne! Le monde est misérable, tout ce qu'il y a de pire va arriver à de braves jeunes gens, et, bien évidemment, il y aura une morale - lourde. Tout le souci est là. Depuis La Promesse, les Dardenne, à défaut de renouveler leur style, parvenaient encore à nous surprendre, ou à distiller de l'émotion, une profondeur, un panache, souvent grâce au jeu de leurs acteurs. Lorsqu'on voit Jérémie Renier sur un scooter roulant à toute vitesse dans la grisaille d'une ville belge, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser à une forme de "remake". Une redite.
Hélas en moins bien. Leur talent à diriger les comédiens échoue sur deux écueils. D'une part, Renier n'a pas grand chose à jouer. D'autre part Deborah François n'a aucune scène où nous convaincre de son talent. S'ajoute un scénario impuissant à nous passionner pour ce délinquant qui ne fait pas grand chose en dehors de ses larcins. Outre toute la tendresse que nous pourrions avoir pour le sujet, l'ennui devient vite mortel tant les Dardenne s'isolent dans leur cinéma, devenu soudainement caricatural. Dans leur microcosme, nageant dans leur propre mare, les cinéastes belges ne savent plus produire des images qui nous saisiraient. Leur matériau brut se mue en caillou lisse. Le script tient sur trois idées, une spirale infernale et ultra réaliste vers les bas fonds. Il ne se passe rien si ce n'est l'observation d'une jeunesse en perte de repères, sans valeurs morales autres que le fric. Cela ne mène pas loin, si ce n'est dans une succession de clichés, de scènes sans imagination, de rebondissements vagues. Heureusement, il y a cette poursuite haletante pour nous réveiller vers la fin du film.
C'est d'ailleurs dans les séquences à suspens que L'enfant trouvent un peu d'intérêt cinématographique. Son manque de profondeur et sa psychologie relativement binaire, sans oublier un personnage peu passionnant et relativement lâche, ne permettent pas au film de trouver son souffle. Il ne tient aucune de ses promesses et pose la question de l'auteurisme à tout prix. Certes la recette était gagnante jusque là, mais elle vient de trouver toute sa limite. Du drame, des larmes, et la survie dans ces temps précaires. Tout cela pour arriver à une rédemption, une réconciliation, un pardon. Le coupable se rend. Assume ses actes. Téchiné l'avait mieux amené dans Alice & Martin... Il faut dire qu'ici nous n'éprouvons aucune empathie pour ce couple, que nous n'avons vu que s'engueuler. Il aurait fallu commencer par l'amour, pour que nous puissions faire le chemin aux côtés des personnages...

vincy



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