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Production : MNP entreprise, Explicit films, Scope pictures
Réalisation : Jean-Stéphane Sauvaire
Scénario : Jean-Stéphane Sauvaire, Jacques Fieschi, d'après le roman d'Emmanuel Dongala
Montage : Stéphane Elmadjian
Photo : Marc Koninckx
Décors : Alexandre Vivet
Distribution : TFM distribution
Musique : Joseph Duo, Jackson Tennessee Fourgeaud
Durée : 93 mn

 

Christopher Minie : Johnny Mad Dog
Daisy Victoria Vandy : Laokole
Dagbeh Tweh : No Good Advice
Barry Chernoh : Small Devil
Mohammed Sesay : Butterfly

 

festival-cannes.com
site internet du film

 

Johnny Mad Dog

Certain Regard
France / sortie le 26.11.2008

Trois questions à Jean-Stéphane Sauvaire




Comment est né le projet ?
JSS : Carlitos Medelin que j’ai tourné en Colombie devait être à l’origine une fiction avec des gamins de Medellin en lutte contre les FARC. Mais ça s’est avéré difficile et le projet s’est transformé sur place en documentaire. Après cette expérience, j’ai découvert le livre «Johnny chien méchant» d’Emmanuel Dongala qui m’a bouleversé et j’y ai vu la possibilité de continuer le projet, d’aller vers la fiction à partir d’un sujet similaire : les enfants plongés dans la violence des conflits armés. C’était en 2003, et plutôt que de me lancer dans l’écriture d’un scénario original, j’ai eu l’envie de partir d’une structure narrative classique tirée d’un livre et de la confronter à la réalité du terrain. Une manière de mélanger une oeuvre littéraire avec quelque chose de plus documentaire, de plus réaliste.

Pourquoi avoir choisi de tourner au Libéria ?
JSS : Il etait primordial pour moi de travailler avec des ex-enfants soldats qui eux seuls me semblaient capables de témoigner de cette horreur avec sincérité. Ce n’était pas évident de choisir le Libéria à cette époque : la guerre s’est terminée en août 2003 et ensuite un gouvernement de transition a été mis en place. L’élection en janvier 2006 d’ Ellen Johnson Sirleaf a rendu possible le tournage au Liberia. On a senti un réel appui du gouvernement, une volonté de nous accueillir, un besoin de témoigner.
L’important était de dire : on va parler des enfants-soldats, d’un sujet qui a touché le Libéria, mais c’est en même temps une manière de montrer qu’aujourd’hui le pays est stable, qu’on peut y tourner un film. Pour les Libériens, c’était une manière d’affirmer face à la communauté internationale qu’ils sont passés à autre chose, que la page est tournée après 15 ans de guerre.

Pourquoi avoir choisi de ne pas situer précisément le conflit ?
JSS: Le livre d’Emmanuel Dongala prend le parti de ne pas préciser les lieux mais de s’inspirer de l’imaginaire mêlé de différents conflits africains de ces dernières années. Mais au cinéma, on doit faire des choix, on se retrouve confronté à la réalité en permanence. Les enfants-soldats congolais de Kabila, en tenue militaire et bottes, n’ont rien à voir avec ceux de Charles Taylor: au Libéria, on est plus du côté de la fiction, avec des déguisements, un aspect Orange Mécanique , quelque chose de l’ordre de la folie et du jeu. Et en même temps, il ne s’agissait pas de faire un film historique qui aurait pris comme référence le Liberia. L’important, c’était d’être du point de vue des gamins, qui n’ont pas eux réellement conscience de l’aspect politique.

in DP



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