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CHACUN POUR SOI
Réalisation : Bruno Bontzolakis
Casting : Alexandre Carrière, Nicolas Ducron, Florence Masure, Dominique Baeyens...
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Critique
Les personnages des films de Bruno Bontzolakis sont des gens dans la "galère", pas ou peu qualifiés, confrontés à la précarité de l'emploi. Chacun pour soi rentre dans cette catégorie.
Ainsi, les personnages de ce film sont dans une situation très précaire. Ils n'ont pas de perspective d'avenir et ne sont pas révoltés. Ils peuvent alors donner l'impression d'être résignés. Mais ils ne le sont pas, ils sont coincés et c'est très différent. C'est précisément ce qui peut déranger certains, car Thierry et Nicolas, les deux personnages principaux, nous renvoient froidement à notre impuissance. D'autant qu'aujourd'hui le social est très souvent traité avec cynisme.
Autre aspect intéressant de ce film : l'homosexualité latente. Entre les deux hommes, le réalisateur traite le spectre de l'homosexualité, mais de façon sous-jacente. Thierry est quelqu'un qui entre dans l'âge adulte et n'est pas encore déterminé. Il est toujours dans une amitié exclusive. En effet, on ne le voit jamais aller draguer, on sent qu'il aime son ami et que cet amour prime. Mais il n'est pas dans la sexualité. Pour Nicolas, au contraire, tout va très vite. Il se met en ménage avec une femme mûre dont il n'est pas vraiment amoureux. Il cherche une stabilité que la société ne lui propose pas. Les petits boulots ne l'intéressent pas, il n'y voit pas d'avenir, alors il en veut à la terre entière. La relation entre les deux garçons se complique : que son ami Nicolas puisse encore lui dire qu'il l'aime, fait que Nicolas soupçonne son homosexualité et devient quasi homophobe, comme il devient raciste, ça fait partie de son aigreur. Bruno Bontzolakis a joué de cette ambiguïté. Car dans la vie, plus rien n'est jamais évident.
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