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Oleg

Quinzaine des réalisateurs - Compétition
Lettonie


IL FAUT SAUVER LE SOLDAT LETTON





« Je suis un éternel étranger. »

Présenté à la Quinzaine des Réalisateurs, Oleg de Juris Kursietis est l’un des films coups de poing du cru 2019. On ne saurait que trop vous le recommander.

Une oeuvre implacable

D’origine lettonne, Oleg débarque en Belgique en rêvant d’une vie meilleure. Mais au moindre problème, son statut de clandestin le rend plus vulnérable que le jour précédent. Et après avoir perdu son emploi de boucher, il se retrouve à la solde de la mafia polonaise.

En 108 minutes, Juris Kursietis réussit un véritable tour de force : proposer une histoire complète, pleine de rebondissements et d’épreuves sur un sujet particulièrement mal maîtrisé par le cinéma actuel, la mafia polonaise. Voilà pourquoi il n’est pas étonnant que cette pépite nous soit apportée par un cinéaste lui-même letton. Outre les méthodes particulièrement violentes et traumatisantes des Polonais, Oleg dresse ici le portrait d’une génération qui, comme ses aînés, continue de croire que l’herbe sera plus verte du côté occidental de l’Europe. Malheureusement, et comme le démontre avec violence et cruauté Oleg, ce n’est pas le cas.

Tout au long du film, c’est la relation qui lie Oleg à son bourreau (le vil et redoutable Andrzej) qui va venir habiter le film et réduire le spectateur au silence. Car Oleg est un choc, autant visuel qu’émotionnel. Tourné en partie dans la capitale de l’Europe et ses alentours, le film de Juris Kursietis recrée le calvaire de dizaine de milliers de migrants prêts à tout pour s’en sortir. Par chance, le cinéaste a eu la bonne idée d’insuffler ici et là quelques zones grises, des pauses presque bénéfiques avant une plus grande chute pour Oleg. Ces pauses, ce sont bien évidemment les moments qu’il passe avec Zita, une gérante de restaurant un peu coincée et Malgosia, la petite amie d’Andrzej. Pour incarner les deux antagonistes du film, Juris Kursietis a choisi le doux et tendre Valentin Novopolskij et l’énigmatique Dawid Ogrodnik.

Plus qu’un bras de fer, c’est une traque quasi sans fin que présente Oleg. Et parce que drame pointe toute l’horreur qui se cache dans notre monde, on ne peut que l’applaudir.

wyzman



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