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The Spy Gone North (Gongjak)

Sélection officielle - Séances spéciales
Corée du sud / sortie le 07.11.2018


KOREA BURNING





Il y a trois bonnes raisons d'aller voir l'un des grands films sud-coréens de l'année, à commencer par l'actualité de la frontière entre Corée du Sud et Corée du Nord. La Corée en 1945 a été divisée en deux pays devenus ennemis. Ce n'est pas du tout de l'Histoire ancienne puisque cette année, même si le Nord et le Sud sont dans une démarche d'apaisement de leurs relations diplomatiques (avec même un drapeau d'unification coréenne commun pour les Jeux Olympiques d'hiver à Pyeongchang). Paria il y a encore un an en Occident, le dirigeant Kim Jong-un (Corée du Nord) est aussi devenu le nouveau copain du président américain Trump. Le gros sujet d'opposition reste aujourd'hui comme hier la puissance des armes nucléaires de Corée du Nord : cette menace nucléaire du Nord est en fait l'un des motifs pour que le Sud y envoie un espion en 1993 dans ce film Gongjak alias The Spy Gone North. Le contexte politique de la division des deux Corées (et d'une éventuelle réunification) est bien entendu un thème présent dans de nombreux films coréens avec JSA de Park Chan-wook, Frères de Sang de Kang Je-gyu, The Coast Guard de Kim Ki-duk, In-Rang: Jin-Roh, la brigade des loups de Kim Jee-woon...

- The Spy Gone North est un grand film d'espionnage. L'espionnage en territoire ennemi est un genre de cinéma en soi, avec en toile de fond la guerre froide USA/URSS ou la division Berlin Est/Berlin Ouest, portées par des cinéastes aussi différents que Alfred Hitchcock, Sidney Lumet, Tony Scott, Doug Liman, Eric Rochant. Citons les récents films The Good German de Steven Soderbergh, La Vie des autres de Florian Henckel von Donnersmarck, Le Pont des espions de Steven Spielberg... Yoon Jong-bin se frotte donc à un genre connu, avec un décor plus rare: l'Asie de l'Est. En 1993 un espion de Corée du Sud a pour mission de rassembler des informations sur le supposé programme nucléaire de Corée du Nord, et incroyable mais vrai cet espion du Sud va même rencontrer l'inquiétant dictateur du nord Kim Jong-il...
Le film contient tout les éléments que l'on attend : d'après une histoire vraie, une mission secrète forcément impossible, un espion dont la véritable (double) identité risque plusieurs fois d'être découverte et sa vie en danger, des micros pour enregistrer la preuve de conversations, des traîtres à découvrir, un espion qui découvre des enjeux politiques qui le dépasse, le tout dans une escalade vers une possible nouvelle guerre entre les deux Corées.

The Spy Gone North est l'un des grands films coréens de l'année à découvrir en salles. Les derniers films de certains des cinéastes coréens les plus populaires auparavant distribués en salles de cinéma et en dvd (dont Kim Ki-duk ou Kim Jee-woon...) n'ont été visibles cette année que sur des plateformes de streaming, c'est donc une chance que ce thriller puisse être découvert en salles de cinéma. C'est à la fois la qualité de la réalisation de Yoon Jong-bin, le jeu des acteurs dont Hwang Jeong-min (qui était aussi à l'affiche du film d'action coréen Battleship Island sorti en salles en mars), la force du scénario qui en font un film remarquable. The spy gone north a eu les honneurs d'une sélection officielle hors compétition au Festival de Cannes (dont le Grand prix est d'ailleurs aussi une histoire d'espion infiltré version Spike Lee avec Blackkklansman), puis en septembre à L'Etrange Festival où il a même été doublement récompensé du Grand prix du jury et du prix du public.

kristofy



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