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festival-cannes.com
Kevin Kline
Ashley Judd

 

De-lovely (De-lovely)

Sélection officielle - Fermeture
USA


COLE MATE





"- On aurait du le donner à Astaire..."

Il faudrait peut-être renouveler le genre : les "biopics" ou films biographiques ont tendance à être redondants, sans saveurs et ennuyeux. Celui-ci ne fait pas exception. On louera la grande qualité technique de ce film "cultureux", classé chez les Américains "art et essai" mais dans aucun cas, un film d'auteur. Le label Oscar est inscrit aux frontons. pas sûr que cela ne suffise, hormis dans la catégorie Meilleure chanson et peut-être meilleur acteur. Kevin Kline danse, chante, joue, et nous livre un grand numéro de comédien au complet, forçant un peu le trait au début (genre "regardez ma performance").
Tout est soigné comme il faut comme un bel album d'images où le chic nostalgique se mélange au lisse cinématographique. Car, disons-le, quel regret de voir un film hommage (pour ne pas dire hagiographique) confondant le vernis artistique avec l'élégance de la Haute Société ici dépeinte. On aurait aimé gratter un peu. Un peu de trash sulfureux n'aurait pas fait de mal. Voilà un film sur le jazz et les rythmes entraînants transformé en valse et musique de chambre. Ca ne swingue pas! Un comble.
Ce classicisme désuet dessert le propos : un homme libre, certainement tourmenté, fantaisiste et bisexuel. Il y avait de quoi faire. "Je voulais toutes les formes d'amour." Plutôt explicite comme déclaration. Mais l'image est chaste, les personnages plus que prudes.
De-lovely ne dégage aucune énergie. Il s'agit d'un récital en images. Un pur romantisme sous forme de clichés. Le tout ponctué de musiques et chanson, interprétées par des vedettes de la pop. Paré pour rejoindre le Top 50, à défaut de convaincre au Box Office.
Il y a quelques jolis moments mais aucun scénario pour les relier et nous maintenir en suspens. L'ennui est joli à vivre. Parce que nous sommes polis. Nous ne retneons rien de cette sérénade où les amours a priori peu bourgeois font très vieux jeu. Il y avait de quoi faire : le milieu gay des années 30, Hollywood sous la férule des patrons de studios tyranniques, la médecine des annes 40 et 50, la vision de la guerre...
Au mieux ce ne sont que des épisodes, au pire ils sont ignorés. Les quelques drames permettent de survivre, à l'instar de Porter après la projection de Night and day. Passant de Alanis Morissette à Lara Fabian, nous exprimerons quelques doutes sur le perfectionnisme de l'affaire.
Pourtant, l'émotion nous gagne vers la fin, à certains instants, lors d'un triomphe inattendu ou la perte d'un individu. Attachants? Tout est fait pour ça. Belle pub pour ne pas pirater les morceaux mais bien acheter la compil', De-lovely est adorable sans être diabolique.
La véritable idée consiste à avoir transformé cette rétrospective en un immense show mis en scène par Jonathan Pryce. La vie devient spectacle. Ou une machine bien préparée. Puisqu'on nous explique la formule pour faire une comédie musicale réussie. Transposée au cinéma, la recette ne fera pas recette.

vincy



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