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Amin

Quinzaine des réalisateurs - Compétition
France / sortie le 03.10.2018


DRAME SOCIAL POUR LES NULS





"On pensait que les maîtres étaient méchants mais ils voulaient seulement qu'en grandissant, on réussisse !"

Après son énorme carton Fatima, Philippe Faucon est de retour avec le long métrage Amin. Particulièrement intéressé par les questions d'immigration et de solitude, le réalisateur parvient à élever une histoire qui aurait pu paraître banale.

Venu du Sénégal, Amin travaille en France depuis neuf ans. Il a laissé au pays sa femme Aïcha et leurs trois enfants. En France, Amin se concentre sur son travail et les quelques amis qu'il a au foyer où ils résident, envoyant de l'argent à sa famille dès qu'il le peut, et s'autorisant quelques allers-retours qui donnent à ses enfants l'impression d'avoir un "faux père", plus présent qu'absent. Un jour, Amin rencontre Gabrielle et une liaison débute. Très réservé, Amin se contient. Mais au fil des jours, la pudeur et la vigilance dont il faisait preuve se dissipent.

On le sait depuis La Désintégration, Philippe Faucon est particulièrement doué pour raconter les destins de personnages plus réalistes que fictifs. Ici, il met un point d'honneur à filmer la nature même des rapports entre immigrés et Français sans jamais porter de regard misérabiliste ou accusateur. Ce que l'on serait tenté de lui reprocher tant la mise en scène peut sembler consensuelle. Néanmoins, par petites touches subtiles et nécessaires, Philippe Faucon réussit l'exploit de rendre chaque récit, chaque sous-intrigue intrigante.

La photographie est lumineuse et les dialogues maîtrisés dans ce long métrage qui condense tout ce que le cinéaste sait faire de mieux : lier les destins de personnages aux objectifs et attentes différents. Le charme et la simplicité de son acteur principal, l'impressionnant Moustapha Mbengue, attire le regard tandis que le jeu tout en retenu d'Emmanuelle Devos continue de fasciner.

Loin d'être aussi puissant que Fatima, Amin possède une écriture si fine et si claire que l'on ne peut qu'être ému par les péripéties et la solitude de ses protagonistes. La présence du film aux prochains César est quasi assurée.

wyzman



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