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Climax

Quinzaine des réalisateurs - Compétition
France / sortie le 19.09.2018


UNE FETE. DES VINYLES. UNE SANGRIA.





"Non mais David, tu t'approches de lui, tu chopes des MST."

Trois ans après Love, Gaspar Noé est de retour sur la Croisette avec un grand film sur les ravages de la drogue, sujet on ne peut plus d'actualité. Nous sommes à une fête entre danseurs, l'ambiance est folle, une sangria réchauffe les cœurs et les langues se délient. Mais petit à petit, les choses dégénèrent. On se sent mal, on ne comprend plus, ça ne s'explique plus. Que s'est-il passé? Qu'y avait-il dans la sangria ? C'est la question que Climax pose rapidement.

La séquence d'introduction du cinquième long-métrage de Gaspar Noé ravit et fait rire les sceptiques. Et sans plus attendre, nous découvrons ce groupe de danseurs, tous plus différents les uns des autres mais accrochés à une même passion. Ils passent un casting, tentent de montrer le meilleur d'eux-mêmes. Pendant trois jours, ils répètent, ils s'entraînent et nous les cueillons là. A un moment où les nerfs sont à vif, où la fin du travail approche et où l'on peut être soi-même. L'alcool aidant, les personnalités se révèlent assez vite.

Et tout finit par déraper. Les gestes sont moins précis, les regards moins expressifs et la gêne disparaît. Une chose est sûre, ils sont presque tous atteints du même mal. Et celui-ci était bien évidemment contenu dans la sangria. Les couples se disputent, les amis se marrent, les hargneux se battent et les timides se sentent pousser des ailes. A l'image de Requiem for a dream, Climax filme la longue et rude descente aux enfers que peut représenter la trop grande prise de drogue. Noé porpose une immersion sensorielle et claustrophobique, comme dans ses précédents films. Pendant 95 minutes, il suit ses personnages complètement déchirés, oscillant entre folie pure et désinhibition totale.

Avec la franchise qu'on lui connaît, le réalisateur d'Enter the Void montre des filles en train de se chauffer, des garçons en train d'imaginer la meilleure baise de leur vie et des âmes en train de s'envoler. C'est trash et ça brusque, mais n'est-ce pas là tout l'intérêt du cinéma de Gaspar Noé ? A de multiples moments, nous sommes tentés de détourner le regard. Mais à quoi bon ? La leçon doit être retenue : si je veux vivre, autant ne jamais toucher à la drogue.

Et pour ce pamphlet anti-drogue, Gaspar Noé a réuni la crème de la crème, faisant notamment danser Sofia Boutella et Kiddy Smile sur Daft Punk, Thomas Bangalter, Giorgio Moroder ou encore les Rolling Stones. La caméra bouge constamment, donnant l'impression d'un long plan-séquence dont personne ne sortira indemne. Ça tombe bien, c'est précisément ce que nous attendions du film le plus audacieux du moment, où inceste, grossesse, suicide et agressions se côtoient en permanence. On peut ne pas l'aimer, mais Climax a le mérite de marquer !

wyzman



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