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La nina santa (La nina santa - La nina santa)

Sélection officielle - Compétition
Argentine


LE DEGOÛT DES AUTRES





«- On doit avoir un côté turc dans notre famille, on aime tous fumer et aller aux bains turcs.»

Lucrecia Martel représente la nouvelle génération d’auteurs « reconnus » dans le cinéma mondial : d’un pays qui trouve sa place dans les grands festivals (voir le très beau Fils d’Elias, de Daniel Burman, primé à Berlin), l’Argentine et d’une auteur reconnue, après un immense succès critique, La Cienega.
Pourtant, La Nina Santa n’accroche pas. La réalisatrice nous raconte trop d’histoires en oubliant de nous faire partager une histoire. Film incohérent, où l’humour tombe à plat, il n’y a ni début ni fin. Le film apparaît comme un charabia visuel et verbal. Hormis l’actrice principal, aucun visage ne nous séduit. Les gamines, infernales, sont ingrates. De vagues ados qui ne captivent pas.
Et s’il y a quelque chose à comprendre, si les mots ont un sens, alors tout cela ne signifie rien. Les personnages sont à peine présentés et leur rôle n’a aucune importance ; bref l’ennui nous gagne face à tant de confusion.
Des mystères et une narration incongrue. Cette fiction sur les attirances nous laisse indifférent. Tout nous passe à côté. La réalisatrice essaie de s’affirmer à travers un style qui nous laisse froid : une série de plans rapprochés qui coupent les visages, une succession de corps noyés dans les foules. Oppressant.
Et lorsque l’émotion transpire de ce film, alors transparaît l’aspect malsain de chacun. Désagréable.
La chair obsessionnelle, principalement celle des hommes mis à nus, contraste avec le malaise des femmes dépeintes. Si tous jouent très bien, et Mercedes Moran en tête, ils ne semblent pas comprendre quoi que ce soit à ce défilé de fous dans un hôtel hors du temps. Il faut dire que personne n’écoute. A l’écran, tout le monde a ses maux tandis que nous sommes saoulés de mots. Qui respire? La cinéaste a enfermé ses spectateurs comme ses protagonistes dans un cadre poussiéreux et étouffant. De l’air !

vincy



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