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The Last face

Sélection officielle - Compétition
USA


DOCTEUR QUEEN





«- Sauver des vies est une mission sérieuse.»

Il y a toutes les raisons d’aimer le film de Sean Penn. Une histoire sur l’engagement humanitaire mettant en exergue le sort atroce des réfugiés dans le monde ne peut attirer que la compassion. Mais, au final, on ne peut que rejeter le film dans son ensemble. Car il y a une indécence grossière à mélanger une histoire d’amour digne d’un roman Harlequin sur laquelle The Last Face s’attarde beaucoup trop et des victimes amputées, blessées, mortes lors de conflits brutaux.

Cet hommage à Médecins du monde et Médecins sans frontières est non seulement maladroit mais, dilué dans une sauce hollywoodienne, devient, au mieux une publicité ou de la propagande.

Outre l’insupportable langueur, l’épouvantable accent de Adèle Exarchopoulos, le jeu médiocre des acteurs (mention spéciale à Jean Réno transparent), et les épouvantables proverbes et réflexions de pacotille sur l’existence et la vie, ce didactique The Last Face, qui n’hésite pas à en rajouter dans le pathos et le drame, s’enlise dans une soupe sirupeuse qui exacerbe vite nos nerfs.

Cela commençait très mal avec une citation qui mettait à égalité la brutalité des guerres africaines avec l’intensité d’un amour entre un homme et une femme. Tout le reste sera à l’avenant, avec des allers retours dans le temps (pour comprendre la relation particulière entre deux médecins humanitaires) et dans l’espace (Soudan, Libéria, Suisse, Afrique du sud). Les dialogues sont prétentieux ou comiques malgré eux (« Elle a des fuites urinaires, mais elle danse », « Me pénétrer ce n’est pas me connaître » et il y en a une liste longue) et les quelques rares scènes de tension et d’action sont gâchées par des ralentis, une musique qui appuie l’émotion et des acteurs en sur-jeu.

On se fiche assez rapidement du destin de chacun (un comble). La psychanalyse en voix off nous indiffère. Les images de blessés et de charniers nous laissent de marbre. Non pas par cynisme mais parce que le film, à vouloir courir plusieurs lièvres à la fois, les rends anecdotiques et trop « mises en scène ».

Très mal écrit, The Last Face semble finalement n’être qu’une déclaration d’amour – peu flatteuse vu le résultat – du cinéaste à son actrice, de Sean Penn à Charlize Theron, qui étaient encore ensemble au moment du tournage. On reste stupéfaits de tant de moyens pour un bilan aussi niais. Ce ratage complet ne doit pas nous faire oublier, néanmoins, le véritable et formidable travail de ces urgentistes sur les lignes de front et l’existence de millions d’exilés et réfugiés soumis encore et toujours à la folie des hommes. On comprendra alors qu’on s’en bat les couilles et les ovaires des atermoiements d’une fille à papa et de son histoire de cul avec un chirurgien de terrain.

vincy



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