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Notre Petite soeur (Umimachi Diary)

Sélection officielle - Compétition
Japon / sortie le 28.10.2015


SISTER'S ACTS





"Plus une femme est belle, plus elle a de secrets."

Avec Notre petite soeur, Kore-eda filme une chronique douce-amère autour d'une fratrie de quatre filles pas spécialement dans le vent. La caméra est caressante et les saisons se suivent sans anicroches. Bien au contraire, les chapitres, qui se closent avec un fondu au noir, marquent � chaque fois une étape vers le pardon et une réconciliation avec le pass� tourment� que leurs parents ont laiss� en héritage.

Malheureusement, le cinéaste n'a pas su insuffler une quelconque émotion et, pire, pas su diffuser la moindre palpitation. En résulte une certaine fadeur qui se double d'un léger ennui tant le récit semble parfois interminable et apathique.

On comprend bien ce qui a intéress� Kore-eda dans ce manga pour adolescentes. Journal intime pas loin des séries mélos o� les peines de coeur et la routine paisible forment la colonne vertébrale de ce quotidien banal, Notre petite soeur est très proche de ses précédents films. La famille recomposée ou/et déstructurée tient lieu de cadre général avec ses racines généalogiques malades et ses feuillages fragiles.

Dans ce Japon provincial, admirablement film� et très fidèle au manga, le film emprunte tous les clichés du genre: le restaurant QG, le lycée, les lieux de travail de la classe moyenne (hôpital, banque, commerce), les temples et surtout les quais de gare. Ce drame sans aspérités réelles est aussi humble que ses personnages et ses décors.

Mais � vouloir être trop discret et trop pudique, le réalisateur nous laisse � distance. Hymne � l'introspection et � la contemplation, éloge de la sincérit� et de la solidarit�, il nous laisse dubitatif face aux sacrifices de certains et � l'absence d'émancipation des autres. A taire tous ses secrets, malgr� un bon alcool de prune, on laisse la douleur nous envahir. C'est sans doute le plus marquant: cette propension � ne pas vouloir son bonheur individuel au nom d'un désir collectif.

Tout entier centr� autour du deuil et de ses conséquences, Notre petite soeur oublie la vie et se dévitalise avec. Cette mélancolie aurait pu séduire tant elle disposait du charme nécessaire; las, malgr� de très beaux plans, on reste assez insensible au destin de ces quatre soeurs trop seules et trop unies � la fois, dont rien ne bouscule leur destin et rien ne cherche � nous inclure dans leur cercle.

vincy



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