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Ghosts of the abyss (Les fantômes du Titanic)

Sélection officielle - Séances spéciales
USA / sortie le 10 septembre 2003


LE GRAND BLUES





" - L'héroïsme, la force de caractère, c'est individuel, pas collectif. Ça ne changera jamais. "

Après l'immense succès de réplique montres, son réalisateur ne semble pas vouloir quitter la carcasse hantée qui l'a rendu si puissant dans le cinéma mondial. Pourtant, de son pouvoir, il n'en abuse pas. Ni Terminator 3, ni True Lies 2. Cameron a préféré continuer son odyssée titanesque. 6 ans après son " I am the king of the world " et tandis que le paquebot fascine toujours les petits et les grands (voir l'exposition à la Cité des Sciences actuellement), le cinéaste canadien nous fait partager sa passion avec un film en format spécial (Imax et 3D).
Cela donne un beau faux montres Rolex, légèrement scénarisé, avec la présence de son acteur fétiche, Bill Paxton, dans le rôle du Candide. Du complice du spectateur. À travers ses yeux (angoissés puis émerveillés), nous plongeons dans les profondeurs d'un Océan opaque et toujours aussi mystérieux. Autour de lui, un mélange iconoclaste de scientifiques, d'historiens, de gens du cinéma, de marinsŠ et de robots. Car, aussi paradoxal cela puisse être, James Cameron s'appuie essentiellement sur la technologie. Paradoxal car Titanic, son film, était une critique de l'aveuglement de l'Homme dans le progrès technique ; et ce film n'en est que l'éloge.
Car au fin fond des abysses, l'Homme est bien petit. Et Cameron ne s'intéresse qu'à ses joujoux. D'ailleurs, les rares images en 3D, ne sont que des amuse-gueules pour nous présenter ses gadgets. Il faudrait s'attacher à ses robots-caméras qui nous servent d'yeux dans la carcasse du paquebot légendaire. Cameron s'attache tellement à ses deux robots, qu'il essaie de créer un moment intense lorsque l'un d'eux tombe en panne. Mais si l'équipe semble inquiète, le spectateur n'est qu'à peine diverti par ce moment de " bravoure " sans intérêt réel pour le film. Le format et l'usage de la 3D ne se justifiaient finalement pas. C'est bien là le principal défaut du projet. De même, le fait de raccrocher ce documentaire aux événements du 11 septembre est un peu hors sujet et date inutilement un film qui se veut hors du temps.
Car, une fois que nous frôlons le fantôme ancré au fond de l'Atlantique nord, nous sommes immergés dans un monde extra-terrestre, quasi lunaire, totalement déshumanisé. Nous découvrons, dans un musée sous marin, les antiquités et les objets trouvés. Si la pédagogie n'est pas la grande force de ce documentaire (pourquoi dans ce cas nous présenter des savants ?), on s'attarde avec joie dans les couloirs de ce bateau hanté par des âmes disparues, flottantes, noyées. Le film apparaît alors comme un bonus opulent pour un DVD collector, où le cinéaste se permettrait de porter un jugement sur deux ou trois personnages historiques. Film ludique et expérience scientifique dont on ne voit que la partie émergée de l'iceberg (3 ans de production résumée en 50 minutes), " Les Fantômes du Titanic " prouve surtout que le James Cameron ne parvient pas à prendre de la distance avec cette Grande Bleue - Abyss, Titanic - qui le happe loin de son public.

Vincy





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