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Les merveilles (Le Meraviglie)

Sélection officielle - Compétition
Italie


DES ABEILLES ET DES HOMMES





"Quand il n'est pas l�, on respire."

Quel meilleur espace, pour étudier les rapports humains, que le plus petit microcosme possible, celui du cercle familial ? Alice Rohrwacher décrit une famille d'agriculteurs traditionnels qui vivent en marge de la sociét� et observe comment l'intrusion d'éléments étrangers (le jeune adolescent allemand, le jeu télévis�...) vient perturber leur existence plutôt réglée.

Elle lance ainsi plusieurs pistes tout azimuts : la relation privilégiée entre le père et sa fille, l'autoritarisme du père, la transformation du jeune Allemand en fils de substitution, et même une histoire d'amour adolescente. Malheureusement, elle les abandonne toutes au fur et � mesure, comme si elle s'empêchait de raconter quelque chose en particulier.

On assiste alors � une succession de scènes très ancrées dans le quotidien, qui font ressortir le caractère des différents personnages, et notamment du père (insupportable jusqu'� la caricature) et de la fille aînée (qui rêve d'un ailleurs tout en prenant très au sérieux son rôle d'aide-apicultrice). On sent les thèmes sous-jacents (le déclin d'une économie, la difficult� � trouver sa place dans un monde qu'on rejette, la spirale de l'échec...) mais jamais le point de vue port� sur eux. Comme si la cinéaste ne s'y intéressait pas vraiment. Voil� peut-être le gros problème du film : il donne l'impression de ne rien avoir � dire. Alice Rohrwacher semblait pourtant vouloir aborder des sujets concrets, mais elle le fait de manière si subliminale qu'il faut lire sa note d'intention pour le savoir.

Mécaniquement, toutes les situations qu'elle filme paraissent alors vides de sens et purement artificielles, qu'il s'agisse d'un accident domestique, de la disparition d'un enfant ou de l'achat d'un chameau. On aurait voulu être émerveill� par ce qui se veut aussi comme un bel hommage � une région (L'ombrie) et � un mode de vie, mais le charme n'opère jamais. Et lorsque finalement la petite famille retourne � sa vie habituelle, on a la désagréable impression d'un hymne déguis� au protectionnisme et � l'autarcie.

MpM



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