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Reconstruction

Semaine critique - Films en sélection
Danemark






"Voulez-vous venir à Rome avec moi?" Le film de Boe questionne, décortique et étudie les conséquences entraînées par le fait de tomber amoureux. Mais aussi la peur de déchanter. Cette manière de tourner, ainsi que l’esthétique sont inédites dans le cinéma danois. Cette manipulation de la perception du temps (certaines scènes se répètent, d’autres évoluent de manière différente), qui crée un effet de stupeur chez le spectateur, est faite avec brio. C’est à la fois un film moderne, naturel, suranné. Reconstruction se déroule pendant 24 heures et les heures s’égrènent autour d’un drame romantique. En filigrane, un grand sens de l’humour est présent tout au long du film. Reconstruction bouscule, avec un grand art, le drame romantique, mettant en opposition les sentiments les plus excessifs. C’est un cinéma très brillant. Le réalisateur joue, dans le film, avec virtuosité, de ses manipulations de la perception du temps : le spectateur se demande sans cesse si la scène a lieu « en temps réel », « hier », ou « dans l’imagination du personnage principal ». Alex n’a soudain plus de passé. Il est perdu dans le temps. Cela évoque les heures, voire les années qui s’arrêtent lorsqu’une passion amoureuse bouleverse une vie, chamboule tous les paramètres (temps, espace..). Seul l’écrivain-réalisateur a le pouvoir de détruire, de construire ou de reconstruire l’histoire. Les acteurs dépendent de ses choix, de sa bonne volonté. Les personnages principaux, Maria Bonnevie, (la belle Aimée) est sublime physiquement mais également dans son interprétation ; Nikolaj Lie Kaas (Alex) est également excellent, et qui plus est, très beau ! Comme le dit si justement Boe, « le film est comme un magicien qui révèle ses tours, mais qui ajoute en même temps une autre supercherie. Du coup, nous sommes embrouillés ». Dans le film, le drame dépend d’un homme qui fait flotter une cigarette entre ses mains. C’est ainsi que démarre et se termine Reconstruction. En toile de fond, la musique : du jazz, mais aussi Schubert, Barber se greffent bien aux différentes atmosphères. Boe filme les doutes, les incertitudes, la beauté d’une rencontre, mais aussi les troubles de la passion. Boe est sans aucun doute un réalisateur plein d’avenir. Sandra

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