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Les Géants

Quinzaine des réalisateurs - Fermeture
Belgique / sortie le 02.11.2011


SANS TOI NI POIDS

Le deuxième long-métrage de Bouli Lanners avait déjà illuminé la Quinzaine des Réalisateurs en 2008. Il revient au même endroit trois ans plus tard avec son nouveau film qui apparaît comme l'un des meilleurs de la sélection. Eldorado était un road-movie aussi drôle qu'émouvant ou Bouli avait l'un des deux rôles principaux d'un duo qui allait apprendre à se connaître sur la route, façon Western de Manuel Poirier. Ce film avait rencontré un beau succès public et critique aussi en France qu'en Belgique tout en donnant si besoin était une vraie légitimité de réalisateur à Bouli Lanners que l'on a déjà adopté comme acteur depuis déjà longtemps. Cette fois il reste derrière la caméra sans apparaître à l'image. Son nouveau film Les Géants est une nouvelle fois inspiré d'un de ses souvenirs autour duquel il a brodé un scénario. Deux adolescents encore dans l'enfance en rencontrent un autre, le trio est livré à lui-même seul et sans ressources. Avec Les Géants Bouli Lanners réalise un film plus minimaliste par son histoire mais presque plus essentiel avec sa façon de saisir le temps d'une parenthèse d'enfance. <





Les trois garçons qui sont Les Géants du film ont tout juste 15 ans (13 ans trois-quart dit le plus jeune). Les deux frangins sont seuls presque abandonnés par leur mère partie avec la vague promesse de revenir un jour, l'autre vagabonde suite aux persécutions de son aîné. C'est le début de l'été et ils s'amusent à conduire la vieille voiture du grand-père jusque dans un champ, ou à s'essayer de tirer avec un pistolet ou de fumer et boire. Un parfum d'anarchie et d'insouciance. Mais la réalité va s'imposer : ils sont seuls et ils n'ont plus d'argent. Ils veulent louer leur maison à un dealer de drogue pour quelques mois, et de récupérer ainsi quelques billets pour subsister tant bien que mal…
Bouli Lanners évite de trop s'attacher aux causes de l'abandon de ces enfants pour se pencher sur leurs conséquences, les liens d'amitié qui se renforcent dans l'adversité. La situation est grave mais pas désespérée, c'est ainsi que semble réagir ce trio adolescent : "qu'est ce qu'on fait maintenant ?"

Bouli Lanners fait presque semblant de nous raconter l'histoire de ces trois garçons, alors qu'il préfère capter divers moments de vie. C'est ainsi que Les Géants fait la part belle à une discussion autour d'un feu, à une fête délirante dans une maison squatée, à une dispute au bord de la rivière… C'est le naturel et la fraicheur des trois jeunes interprètes, très à l'aise dans l'improvisation, qui émeut. Une certaine violence sociale se fait sentir avec les différents moments de précarité vécu par ces enfants en bute à différents adultes qui les abusent (à l'exception d'une dame bienveillante qui leur offre un refuge temporaire).
Mais le film prend presque le chemin d'un conte avec ses vastes décors naturels (une cabane dans une forêt permet se rester loin de la ville du monde adulte et nous ramène dans une dimension fabuleuse). Les Géants montre avec un humour bienveillant une transition de fin d'enfance dramatique. Un difficile passage à la vie adulte, avec ses responsabilités, et la fin de l'innocence.


Kristofy



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