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Young Adam
Certain Regard
Sur le Quai
«- Sans la gueule de bois, je serai bourrée tous les jours.»
Adam vit sur Eve, nom donné à la péniche. Le pêché originel accompli, il fut chassé du paradis. Mais pour aller où ? Nous ne le saurons jamais. La fin nous laisse dans le flou. A quai, pour tout dire. Un film qui ne mène nulle part, ce n’est pas bon signe.
Mais surtout, il nous aura beaucoup baladé. Comédie sociale, drame judiciaire, conte érotique, passion romantique, Young Adam est tout cela à la fois. La déstructuration temporelle du propos ne fait qu’accroître ce puzzle éclaté qui ne trouve jamais sa cohérence, son équilibre, à force de chercher son style.
Les personnages méritaient meilleur traitement. Les acteurs (notons une révélation : Emily Mortimer) donnent tout pour les habiter. Ewan McGregor, jamais aussi beau, renoue avec ses rôles de prolo introverti. Il écluse son mal être dans une sale vie d’hypocrisies. Tout cela ne sert pas à les sauver car Mackenzie expose ses thèmes au gré des bites d’amarrage, et fait voguer son histoire au fil de l’eau. Histoire d’O, et de bites.
Il faut croire que pour s’échapper du sordide, la chair est la seule voie possible. Une salope et un obsédé s’allument en un clin d’œil. Le vocabulaire est plutôt limité. Les corps hantent le film, qu’il soit à l’état de cadavre ou lascivement allongé. Même les mouches semblent attirées par les têtons ! Lubrique et pas seulement. Le sexe agit comme une ponctuation. Peut-être parce que les sens permettent d’apporter un peu de beauté dans ce pays désespéré.
Mais le portrait de ce jeune homme divague vers un procès sans intérêt, des « flashs back » lassants et des personnages quasi figurants. Tout cela est un peu bancal. Le drame s’intercale dans un vaudeville lui-même macabre. Tout cela manque de saveur, de goût, de regard.
(Vincy)
Vincy
 
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