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Simon Werner a disparu

Certain Regard
France / sortie le 22.09.2010


LES ANNEES LYCEE





"Les filles aiment la strange attitude."

Fabien Gobert prend prétexte de la disparition d’un lycéen pour décortiquer le fonctionnement d’un microcosme adolescent au début des années 90. Le portrait qu’il dresse, à la fois portrait de groupe et portrait individuel, a la fraîcheur de ces années-lycée qui, quelle que soit l’époque, ont toutes un terreau commun. Les garçons sont obsédés par le sexe, les filles prennent trop au sérieux leurs premières histoires d’amour. Et puis il y a les parias et les souffre-douleurs, chez qui le malaise adolescent semble encore plus apparent.

Pour son premier film, le réalisateur capte avec une certaine nostalgie cet instantané d’une génération presque archétypale. Il éveille la curiosité et la sympathie du spectateur à l’encontre des différents personnages, peut-être parce qu’il est si facile de se reconnaître dans chacun d’eux. Simon Werner, le beau gosse du lycée, mystérieux et pas si sûr de lui. Alice, la jolie fille qui camoufle sa détresse derrière un air bravache. Rabier, le fils du prof de physique, constamment tourné en dérision par les autres élèves, et qui encaisse tant bien que mal. Et ainsi de suite.

Pour le reste, le film est construit de manière relativement classique (un flash-back et différents points de vue apportant autant de versions différentes des faits), et paraît plus efficace (et captivant) dans son observation aigue du fonctionnement du groupe que dans son aspect suspense et thriller. Quand tous les morceaux du puzzle sont réunis, l'image qui apparaît s’avère ainsi relativement décevante, parce qu’elle n’est pas aussi spectaculaire et intense que l’on aurait souhaité. Mais c’est toute la justesse de Fabien Gobert que d’être resté jusqu’au bout dans une retenue réaliste plutôt que d’avoir cédé au sensationnalisme. Ce faisant, il a su privilégier ce qui fait la vraie force du film, son portrait drôle, intime et cruel de l’adolescence.

MpM



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