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Pieds nus sur les limaces (Lily Sometimes)

Quinzaine des réalisateurs - Fermeture
France / sortie le 27.10.2010


SISTER PACTE





«- Pour papa, fallait faire du droit ou médecine, tout le reste c’était nul. Alors Clara, elle a fait du droit, et moi j’ai fait médecine. Du côté des victimes .»

Parfois, on veut y croire, jusqu’au bout. Mais c’est peine perdue. Pieds nus les limaces avait tous les ingrédients pour nous envoûter. Il nous comble d’ennui. Le film est aussi instable que son héroïne, interprétée par Ludivine Sagnier. À force d’abuser de diverses tonalités, il perd le spectateur dans un divertissement qui se veut tantôt drôle, tantôt dramatique, et finalement très mélo.

Fabienne Berthaud ne parvient jamais à donner de la consistance à son film. Pire, elle s’enfonce dans une histoire fusionnelle maintes fois vues. Et si Diane Kruger porte magnifiquement son personnage de femme face à son passé et devant décider de son avenir, Ludivine Sagnier, à cause du scénario, n’a rien d’autre à défendre qu’une fille fantasque, sauvage, un peu folle, et dépendante. Un rôle linéaire qui empêche le film d’explorer les nuances, hormis un ou deux plans qui lui laissent de la liberté à exprimer ses douleurs. Pieds nus sur les limaces préfère se complaire dans un style entre naturalisme et jeux de lumières, lui conférant tour à tour un aspect "auteurisant" ou trop esthétique.

Les touches d’humour sont par conséquent les bienvenues dans ce scénario très binaire et prévisible du début à la fin. Qui de la sœur coincée, rigide, formatée (« Tu t’es foutue dans un moule et tu vas finir comme une tarte ») ou de celle en dehors des réalités (« Elle tourne pas très rond quand même ») va avoir l’emprise sur l’autre ? La grande soeur qui a enfouit son enfance ou celle qui ne veut pas en sortir ? La réponse est dans la question : c’est tellement mieux de vivre d’amour et d’eau fraiche, à la campagne, d’être heureux plutôt que de subir une vie plan plan.

Le film, qui manque de tension et s’éparpille jusqu’à s’étirer inutilement durant les trois derniers quart d’heures, ne profite jamais de ses soubresauts. : un vision meurtrière, une scène de sexe immorale, … dès lors que notre intérêt revient, avec une folie souterraine dans le scénario, il est évacué par un esprit de normalité, où la narration classique reprend ses droits.

Sans nuances, Fabienne Berthaud éternise sa morale. Son « happy end » nous laisse alors de marbre.

vincy



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