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J ai tué ma mère
site internet français du film

 

Les amours imaginaires

Certain Regard
/ sortie le 11.06.2010


THE DREAMERS





"Il n'est pas du tout mon style.
- moi non plus.
"

On attendait beaucoup du deuxième film de Xavier Dolan, à peine un an après le succès de J'ai tué ma mère. Attentes largement comblées puisque le jeune Québécois transforme l'essai et s'impose définitivement comme un cinéaste au style et à l'univers bien affirmés, ayant des choses à dire et faisant preuve d'un indéniable sens du dialogue et des situations.

Avalanche de compliments, donc, pour Les amours imaginaires, film indéfinissable, à mi-chemin entre la comédie féroce et le romantisme exacerbé. Assumant ses choix esthétiques, Xavier Dolan n'a rien perdu de sa créativité, que certains jugeront maniérée, et qui n'est pas sans rappeler le cinéma de Wong Kar-wai, notamment l'utilisation de filtres de couleur ou les plans sur une femme de dos, marchant dans la rue perchée sur de hauts talons. On pourrait aussi y voir l'écho au cinéma d'Almodovar et à ceux de Truffaut, pour, respectivement, la forme et le fond.

Les deux personnages principaux eux-même semblent sortis des années 50, décalés et hors du temps, même si celui-ci n'est pas clairement daté. La bande-son est à l'image du reste : lyrique, sublime et référencée : une incroyable version italienne de "Bang Bang", les suites de Bach au violoncelle... Elle prend toute son ampleur dans les scènes de ralenti, comme suspendues.

Mais on aurait tort de ne voir dans Les amours imaginaires qu'un objet formel quand le propos est extrêmement rafraichissant, souvent hilarant (ah, le témoignage de cette jeune femme digne de Glenn Close dans Liaison fatale et qui espionne celui qui n'est même pas son amant !) et profondément intime. Le réalisateur rend en effet à tous ceux qui ont connu ces "amours imaginaires" (c'est-à-dire à tous ceux qui ont été adolescents un jour) un hommage bouleversant, peut-être un peu naïf, mais sincère.

MpM



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