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Kidman abandonne
Kidman chez Woody Allen
Naomi Watts chez Woody Allen

 

You Will Meet a Tall Dark Stranger

Sélection officielle - Hors compétition
USA / sortie le 10.11.2010


PANIQUES SUR LES VISAGES





«- Il lui faut des remèdes, pas des illusions. - pas si les illusions marchent mieux que les remèdes. »

Woody Allen revient à Londres sur le ton de la comédie désenchantée. Hélas, l’auteur boulimique a de la difficulté à se renouveler. On croise ici une série d’arnaques, de mensonges, d’infidélités, des charlatans et des escrocs (mais pas trop). Toute une galerie de personnages déjà croisés dans ses présentes œuvres qui vivent des situations déjà vues. Bien sûr son génie fait que You Will Meet A Tall Dark Stranger n’est pas raté, ou même banal. Dans le marivaudage, Allen est passé expert des jeux de l’amour et du hasard. Les névroses sont lissées et finalement assez convenues. Mais les déclics, qui dévient les destins de chacun, simple incident ou crédulité assumée, permettent à chacun des protagonistes de se mettre en danger. La vie ne vaut que si elle est vécue, de manière absolue.

Car même si l’on ne peut pas revenir en arrière, ce qui intéresse Allen c’est aller de l’avant. Un déterminisme qui excuse toutes les folies, toutes les erreurs et permettent à chacun d’expérimenter l’art de la séduction, sous toutes ses formes. Obsession Allenienne qui se mélange ce coup-ci à des ambitions professionnelles ou personnelles presque démesurées.

La plume et le talent du cinéaste font le reste. Dialogues fins, séquences délicieusement ironiques, comédiens épatants et impliqués (Watts, Hopkins et Banderas en tête)… si le film est mineur dans son œuvre, il a au moins le mérite d’équilibrer une légèreté rafraîchissante et une observation des comportements nuancée.

Dommage que le scénario ne soit pas plus aboutit sur la fin et nous laisse en plan avec une philosophie mal exploitée. La psychanalyse a fait long feu, et fait place à l’illusion comme remède ultime pour positiver nos vies. Mais au lieu de cela, c’est un aveu d’impuissance face à nos peurs (vieillir, séduire, échouer) que le réalisateur démontre. Une cruelle désillusion sur le temps qui passe. Le ton était peut être superficiel et léger. Le fond est étonnamment sombre et pessimiste. L’avenir de chacun sera compromis par des menaces qui les hanteront ou les anéantiront. Un sentiment de panique générale face à la vie…

vincy



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