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Musique iranienne

 

Les chats persans (Kasi az gorbehaye irani khabar nadareh - No one knows about the persian cats)

Certain Regard
Iran / projeté le 14.05.2009 / sortie le 23.12.2009


MUSICOTHERAPIE





- Ils ne devaient pas quitter l’Iran dans 3 semaines ?

Le cinéma iranien nous a souvent habitu� aux paraboles, allégories et métaphores o� l’oppression, le dogme religieux planaient sur le récit. Ce cinéma presque poétique a longtemps donn� l’image d’un pays hors du temps, s’appuyant sur des images épurées ou symboliques.
Avec Les chats persans, il s’agit d’une proposition radicalement différente. Ce film hybride, � la fois documentaire musical et fiction politique, est une forme de cri rageur et impuissant contre l’absurdit� du régime iranien.
Dans la lignée de Persépolis � on retrouve quelques séquences communes, qu’elles soient cocasses ou dramatiques � on accompagne la folie des hommes � se battre contre un système qui interdit les films ou les concerts. Du coup une culture parallèle se développe. Et cette bouffée d’oxygène prouve bien que la pire des tyrannies ne permet pas d’étouffer l’espoir d’une libert� � gagner.
Cependant le film repose avant tout sur une � grande évasion � � préparer. Sortir d’Iran reste une priorit� � périlleuse et coûteuse � pour de nombreux iraniens. Si les tribulations d’iraniens en Iran peuvent s’avérer convenues, le film nous immerge dans un réalisme qui fait oublier les récents contes cinématographiques iraniens. Subversif, mais pas trop, le réalisateur se plaît � conforter l'aspect clandestin du tournage de son œuvre, avec des plans flous, des scènes de vie volées ou des extérieurs improbables dans cette métropole asphyxiée. Le film alterne son scénario fictif, et tragique, avec le portrait d’un Iran musical aspirant � la libert�. On découvre ainsi différents genre, de la pop au rap, du rock métal au punk. Musicalement, il y a un réel plaisir � découvrir cette variét� des genres. Cela amène de la légèret� dans cette construction un peu binaire o� une performance musicale succède � une séquence cinématographique�

Cette terrible charia dont les gens s’accommodent provoque évidemment un sentiment de colère chez le spectateur. La compilation musicale, divertissante, le distrait et le film perd un peu de sa substance, malgr� toute sa signification. D’autant que la mise en scène colle souvent trop au morceau. Par manque d’inspiration, Bahman Ghobadi réalise des � clips thématiques � (les femmes, les miséreux) pour illustrer certaines chansons.
Du coup l’aspect chaotique de l’histoire transforme le film en sketches � ceux du personnage secondaire, Nader, sont un régal � inégaux. Le film, � l’image de son héroïne, est en fait très pessimiste. Le final percutant des Chats persans nous laisse atones. Evidemment il sera interdit en Iran. Il n’y a aucun Nader implorant un censeur de regarder ce film � avec un angle différent, dans une perspective artistique.

vincy



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