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Gomorra

Sélection officielle - Compétition
Italie


GARRONE ASSECHE





"On doit marquer des points. Tuer."

Le cinéma a sans doute toujours trop donn� une image fascinante de la mafia et du crime organis�, allant jusqu’à ériger Tony Montana ou Don Corleone en héros aussi appréciés du public qu’Indiana Jones ou Batman. D’o� le parti pris oppos� choisi par Matteo Garrone qui refuse d’incorporer � son récit le moindre élément glamour. Les fusillades sont crues, les criminels n’ont aucun scrupule ni sens de l’honneur et le seul code qui prévale est celui de la terreur. Le problème, c’est que ce regard quasi documentaire (induit en partie par une caméra en perpétuelle démonstration), � force d’éviter tout esthétisme ou stylisation, manque cruellement de chair, voire de sens. Ce qu’il cherche � dénoncer (la toute puissance d’un système qui tient tout le monde sous sa coupe), le réalisateur ne prend pas le temps de le décortiquer suffisamment pour que son spectateur en saisisse les rouages.

L� o� le livre de Roberto Saviano (Gomorra, dans l’esprit de la Camorra dont s’inspire le film) était un essai document� et rempli de faits, le film ne fait que juxtaposer de manière éparse des situations et des personnages artificiellement réunis � l’écran. Se croisent ainsi deux gamins qui refusent de se ranger derrière la bannière d’aucun clan, un couturier pay� une misère, un homme d’affaires qui enfouit des déchets toxiques dans des régions habitées� Les seuls chiffres évocateurs sont expédiés � la fin, en quelques mots bien sentis mais trop tardifs.

Non seulement on ne comprend pas le fil directeur de toutes ces histoires, mais on a en plus le sentiment désagréable de ne rien saisir des particularités de la "Camorra" par rapport � la mafia sicilienne ou calabraise (la ‘Ndrangheta). Echouant � dresser un portrait instructif ou même intéressant de ceux qu’il veut critiquer, le film tout entier apparaît comme un exercice de style assez prétentieux et totalement confus venant s’ajouter sans éclat � la longue liste des films sur le milieu.

MpM



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