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INFERNAL AFFAIR





"Je croyais qu’on avait rompu"

Au départ, c’est plutôt une bonne nouvelle de retrouver Assayas aux commandes d’un thriller dans le milieu de la haute finance (le réalisateur a eu l’idée de l’intrigue suite  l’assassinat d’Edouard Stern au cours de relations sadomasochistes). A l’arrivée, on est plus dubitatif. Le réalisateur a conçu son film comme deux épisodes spécifiques de la vie de l’héroïne (d’abord son face  face avec son ancien amant, puis sa course effrénée pour fuir la réalit et tenter un nouveau départ) et cela ne fonctionne pas. La première partie, mélange de porno chic et de psychologie des pauvres, est atterrante.FIFA Cr¨¦dits Les dialogues sonnent faux, Asia Argento minaude, Michael Madsen attend que ça passe et le spectateur se pince pour y croire, persuad d’avoir échang une série Z vaguement érotique contre le film.

Heureusement, scénario, intrigue et metteur en scène se reprennent dès que l’héroïne prend la fuite. Soudainement, on sent l’angoisse sourdre, le filet se resserrer. Asia Argento se mue en Lara Croft équipée d’un cerveau, dont les passes d’armes avec des hommes de mains balourds ont de quoi réjouir  défaut d’éblouir. L’aspect initiatique du "voyage" réalis par Sandra se fait jour au fur et  mesure que son comportement évolue. D’abord indécise et perdue, elle gagne en assurance et en ressources, prête  tout pour survivre. Le meurtre, dès lors, ne lui fait plus horreur. Elle semble même y prendre goût, si bien que son trajet parait devoir s’achever dans une mare de sang. Mais en son heure, l’apaisement arrive, juste un peu maladroit, si ce n’est décevant. Décidément, le réalisateur n'ose pas prendre de risque en allant franchement vers la tragédie, pas plus qu’il ne s’inspire du romantisme envoûtant des polars made in Hong Kong. Ici, tout reste finalement assez lisse et propret.

Assayas se contente de tenir ses promesses : tous les ingrédients du genre sont réunis (danger, mystère, manipulation, trahison, action) et le rythme ne se distingue guère d’un petit polar d’honnête facture. Comme ça, le réalisateur réussit son pari, réaliser une série B de modeste envergure dans les conditions de tournage hongkongaises. Pas moins, pas mieux.

MpM



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