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Une vérité qui dérange (An Inconvenient Truth)

Sélection officielle - Hors compétition
USA / sortie le 11.10.06


L’HOMME QUI AURAIT DU ÊTRE PRESIDENT





« - la volonté politique est une énergie renouvelable. »

Ex-futur Président des USA, l’ancien Vice-Président de Clinton, Al Gore, écologiste convaincu, adepte des nouvelles technologies, a définitivement abandonné la vie politique, lui. Depuis il fait une série de conférences grand public où il expose les constats, les dangers et les enjeux du réchauffement climatique. L’écologie pour les Nuls. La présentation est pédagogique, ludique, didactique, brillante. Menace pas fantôme qui plane dans un très proche avenir sur nos têtes, dans notre air, dans nos eaux.
Le film mélange trois éléments : la vie de ce drôle de professeur (qui ne manque pas d’humour et de charisme pour faire passer son message, ce qui nous divertit sans nous distraire), les diapositives et autres diagrammes très visuels, des images actuelles de son horizon (parfois lointain, comme en Chine), avec commentaires en voix off. Le triptyque permet de mieux comprendre son engagement, sa sincérité et surtout de lier les convictions d’un homme à son ambition. « « Voici le temps des conséquences. » Le réalisateur propose un montage frénétique mais il ne perd jamais son propos en route. Il sait qu’il s’adresse à un public habitué aux images démultipliées. Cependant il prend le temps de mettre en scène les effets montrant la folie des hommes, les délires de notre système. Parfois il s’amuse (merci les Simpsons), il enrichit le propos, parfois il lui suffit de cartes ou de photos pour illustrer la voix, omniprésente, comme s’il s’agissait du média le plus essentiel au milieu de ce déluge visuel.
Car Gore sait qu’il ne peut pas lutter seul contre un système, sinon il aurait gagné en 2000. Il sait aussi quel est le poids de la responsabilité de son pays dans les problèmes évoqués (de la montée des océans aux catastrophes naturelles (Katrina avait lieu au moment du tournage). Sa vision globale, intelligente mérite qu’on passe 100 minutes passionnantes, rigoureuses, utiles, jamais démago, dans une salle obscure pour faire « le tri entre la vérité et la fiction.» Comparons 15 années de débat : 928 publications scientifiques. Aucune qui conteste le réchauffement climatique. 630 articles de médias américains sur le sujet : 53 % émettent un doute sur ce fait avéré et unanime des scientifiques.
Et aux esprits critiques qui parlent économie, prospérité, emploi, croissance, Gore répond en deux temps : les sociétés qui investissent vraiment dans les technologies aidant l’environnement sont plus profitables que leurs rivales (Toyota versus Ford). Surtout, si la planète est détruite, qui aura besoin de lingots d’or ? L'homme est malin et a retourné les arguments dans tous les sens pour nous convaincre avec simplicité. Pragmatique (il utilise des voitures et des avions après tout pour prêcher la bonne parole), il n'est pas avare en bons conseils.
Hors compétition, le film n’aura pas de Palme d’or. Espérons juste que ce bon film ne devienne pas un film d’anticipation virant au … gore.

v.



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