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La petite Jérusalem (La petite Jérusalem)

Semaine critique - Films en sélection
France / sortie le 14.12.05


QUAND JE VOIS LE SOLEIL





- Je ne suis plus toute seule.
- Tu sais, on est toujours tous seuls !


Hommages aux femmes, chronique de la vie moderne en communauté juive. Poésie, philosophie, sentiments et religion : fresque urbaine étonnamment riche en sujets tout aussi spirituels que contemporains, La petite Jérusalem conte la féminité, l’intimité, l’amour et l’épanouissement, avec émouvante justesse. Pour son premier long métrage, Karin Albou nous offre une tendre comédie intimiste. Chaleur et découvertes seront au rendez-vous. Deux femmes, deux histoires de desseins amoureux dans un microcosme haut en singularité. La jeune réalisatrice dessine la culture judaïque sous ses traits les plus riches et conviviaux, définitivement axée sur des valeurs de partage. Un regard épuré, dénué de toute complaisance ou démagogie. Un film oxygénant politisé à très juste dose. Relations israelo-arabes, conditions des juifs immigrés venus du Maghreb, clivages culturels, problème des banlieues : Karin Albou esquisse son discours ci et là aux travers de faits et sentiments communs. Une illustration organique de cette histoire de femmes, avec un grand F : deux soeurs, deux histoires d'amours - amour de l'autre, amour de la vie, placées sous le signe du renouvellement, échos aux dogmes, épanouissement et sexualité constituant les principaux vecteurs des son message. L'on parlera aussi d’exil, de déracinement et retour aux sources. A découvrir ! Esquisses intimes, explosions spirituelles, candeur, hostilité : Karin Albou tisse de voluptueuses toiles autour de ses deux personnages féminins. Magnifique Elsa Zylberstein ! La comédienne se révèle bouleversante dans la peau de cette jeune femme mariée emprisonnée par ses propres principes religieux. Touchante, ludique et définitivement étonnante !. Révélations pour la jeune Fanny Valette, incarnant à perfection cette jeune fille à la fois volontaire et scindée. Que de jolies choses semées en images, regards et mots, de l’intimité à la vie sociale, en passant par ces paysages urbains. Humour et tendresse ponctuent invariablement le film, toujours de façons inattendues. Délicat et délicieux. Reste une mise en scène haute en figures de style, mais quelque peu lisse. D’intéressantes perspectives se présenteront notamment en terme de picturalité. Un cinéma en devenir pour la jeune cinéaste Karin Albou qui, rappelons-le, signe son premier long métrage. Un film prometteur.

Sabrina



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