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Shara (Shara)

Sélection officielle - Compétition
Japon


Hara-kiri, Shara qui pleure





«- Mettons tous notre cœur.»

Sortir de sa torpeur. Ce film n’aurait pas démérité à offrir sa vision du monde à Un Certain Regard. Naomi Kawase a voulu porter à l’épaule sa caméra à travers sa région d’enfance. Sa sensibilité effleure à chaque plan. Mais l’ennui nous gagne par la même occasion.
L’écriture, l’histoire se laissent avaler par un style trop présent, trop marquant. Nous suivons ainsi ce voyage intérieur au milieu de ses souvenirs, labyrinthes de ruelles, moments d’émotion, pour un final vu d’avion, comme pour leur dire adieu. Cette démarche très personnelle embarrasse. D’autant qu’elle nous laisse le temps d’y réfléchir avec d’interminables plans séquences.
Son Japon est coupé de la civilisation et ce « nostalgisme » lui plaît sûrement. La femme se plie aux traditions, et trime fort. Le père est un incapable. Le fils devrait assurer la relève, en étant plus préoccupé par le sort des femmes. Tout cela est du domaine du non dit, Mais si longuement filmé qu’on a le temps, là encore, d’y penser.
A cela s’ajoute un contexte qui aurait pu être onirique. Un frère qui disparaît et la famille doit se reconstruire. Une fille qui apprend qu’elle est adoptée et ces repères familiaux éclatent. Le film se chargera de les réunir autour d’une naissance laborieuse, mais source d’avenir. Après l’ombre, la lumière. Les croyances sont évoquées simplement. Un peu trop. Parfois la caméra vole un secret inattendu. Kawase tente de capter le vrai. Son passé de documentariste a du y contribuer.
Mais il ne se passe pas grand-chose dans ses fictions. Et ses regrets d’un Japon qui disparaît, cet éloge de la lenteur nous rend l’histoire difficilement supportable sans avoir l’envie d’accélérer. Shara est comme une œuvre artisanale. Une curiosité, un folklore, mais rien à voir avec un film en compétition officielle à Cannes.

(Vincy)

Vincy



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