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Production : Moby Dick films
Réalisation : Emmanuel Mouret
Scénario : Emmanuel Mouret
Montage : Martial Salomon
Photo : Laurent Desmet
Décors : David Faivre
Distribution : Shellac
Son : Maxime Gavaudan
Musique : Franck Sforza
Durée : 85 mn

 

Ariane Ascaride : La mère de Julia
Frédérique Bel : Anne
Dany Brillant : Julien
Fanny Valette : Julia
Emmanuel Mouret : David

 

festival-cannes.com
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Changement d'adresse

Quinzaine des réalisateurs - Compétition
France / sortie le 21.06.06

Depuis ses deux premiers films (Promène-toi donc tout nu en 1999 et Laissons Lucie faire en 2001), où il interprétait un amoureux maladroit, Emmanuel Mouret a une image de jeune premier sentimental. Vénus et Fleur, son opus suivant, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs 2004, poursuivait dans cette voie en racontant les tribulations romantico-burlesques de deux jeunes filles en vacances. C'est donc sans surprise que l'on découvre en Changement d'adresse une comédie sentimentale légère et pétillante sur la complexité des sentiments amoureux.





"Deux choses me plaisent particulièrement dans les histoires d'amour", explique l'acteur-réalisateur. " L'obstination amoureuse et la malléabilité du cœur. Le cœur est un organe qui nous rend tout aussi impétueux que vulnérable, tout aussi dur que doux, tout aussi définitif que changeant ! Sans oublier qu'il est un organe tout aussi vrai qu'imaginaire… C'était donc une situation idéale pour mettre ce qui me réjouit dans un récit sentimental : des personnages débordants de désir, des coups de foudre, des stratégies de séduction, des changements de sentiments, des échecs, des injustices, des quiproquos, des rebondissements, et bien sûr des baisers !"

Qui dit comédie sentimentale, dit légéreté de ton, éléments burlesques, mais aussi émotion. Changement d'adresse mêle les différents registres avec acuité, offrant une fluidité narrative extrêmement efficace. "J'aime beaucoup qu'une musique soit sautillante ou légère et que, d'un coup, elle soit traversée par un courant plus sombre ou mélancolique, pour ensuite repartir dans des soubresauts plsu entraînants", précise Emmanuel Mouret. "C'est mon goût ! Pour moi, le cinéma et la musique sont avant toute une affaire de variations et de contrastes. La légéreté enrichit une émotion plus profonde. Et vice-versa : la profondeur enrichit la légéreté. Si la forme du film paraît si simple, c'est que je suis également très attentif à ce que la complexité et le labeur ne se voient pas à l'écran. J'aime qu'un film respire l'aisance, au risque du malentendu et des reproches de ceux qui ne verront pas les traces du travail."

Pour l'entourer dans le quatuor romantique qui est au centre du film, Emmanuel Mouret a choisi des interprètes éclectiques à la personnalité très typée. Dany Brillant est ainsi le rival frimeur et plein d'esbrouffe du héros. "Comme le personnage que joue Emmanuel est très timoré, naïf et romantique, il voulait en face de lui un mec sûr de lui, son antithèse", raconte Dany Brillant. "Je lui ai dit que ça me faisait penser au Fanfaron deDino Risi, et à la relation antagoniste entre Jean-Louis Trintignant et Vittorio Gassman. Gassman bouscule un peu Trintignant et c'est Gassman qui finit par en baver." Les deux rôles féminins fonctionnent également en opposition : d'un côté la volubile et décomplexée Anne (Frédérique Bel, l'interprète de "La Minute blonde" dans "Le Grand journal" de Canal Plus) et de l'autre l'énigmatique et silencieuse Julia (Fanny Valette). "J'ai essayé de composer le scénario et le casting comme un quatuor où chaque instrument contraste gaiement avec l'autre", conclut Emmanuel Mouret. "J'ai cherché à ce que la ligne mélodique de chaque personnage varie entre le début et la fin. Mes choix sont beaucoup guidés par ces jeux d'accord, d'opposition, de résonance, de sonorité."

Mpm



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