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Production : Anna Lena Films, Sigurjon Sightvatsson
Réalisation : Douglas Gordon, Philippe Parreno
Montage : Hervé Schneid
Photo : Darius Khondji
Distribution : UIP
Musique : Tom Johnson (création sonore)
Durée : 90 mn

 

Zinedine Zidane : Zizou lui même

 

festival-cannes.com
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Zidane, un portrait du XXIe siècle

Sélection officielle - Hors compétition
France / sortie le 24.05.06

Thierry Frémaux, le sélectionneur en chef du Festival, est fan de foot. Le Mondial était une occasion en or de faire le lien entre ces deux spectacles populaires que sont le sport et le cinéma. Espérant avoir le documentaire d'Emir Kusturica sur Maradona, toujours en post-production, il a du se "contenter" d'un documentaire sur... Zinédine Zidane.




Zizou, tel est son surnom, chouchou des Français (avec Noah et l'Abbé Pierre), connu jusqu'au fin fond de la Chine ("Chiledile Chitale"), revient ainsi à ses racines. C'est en effet à l'AS Cannes que le sportif avait débuté sa carrière, à 16 ans, en 1988. Ce kabylle de Marseille est devenu en 1998, avec la victoire de la France en Coupe du monde, un héros national en plus d'un symbole d'un pays métissé. Utopique?
Reste que son palmarès de sportif est impressionnant et fascine : 98 sélections (28 buts) en équipe de France, une coupe du monde, un championnat d'Europe des nations, deux fois la Coupe des Confédérations. Avec la Juventus de Turin, il a remporté deux fois le championnat d'Italie, la Coupe intercontinentale, la Supercoupe d'Italie, la Coupe Intertoto. Avec le Real de Madrid, il a gagné la Ligue des Champions, la Coupe intercontinentale, le championnat d'Espagne, deux Supercoupe d'Espagne. Avec les Girondins de Bordeaux, il a été vainqueur de la Coupe Intertoto. Ballon d'or, trois fois Onze d'or, deux fois joueur français de l'année, trois fois joueur de l'année FIFA, une fois meilleur joueur de l'année UEFA, Wolrd Soccer award, parmi les meilleurs joueurs vivants de tous les temps, meilleur joueur européen du demi-siècle, personnalité française préférée durant de nombreuses, années, Légion d'honneur, Ambassadeur de l'ONU contre la pauvreté... et on en passe : Zidane est un mythe qui dépasse les frontières de son génie footballistique, devenu aussi icône publicitaire (Evian, Generali, Adidas, CanalSat), titre de chanson (Pascal Obispo et son "Zinedine"), acteur pressenti (le troisième Astérix).
Alor pourquoi pas un film réalisé par l'Ecossais Douglas Gordon et le Français Philippe Parreno. Entre portrait et film expérimental. Le tournage a eu lieu lors d'une rencontre Madrid / Villarreal en avril 2005, où le Real de Madrid avait gagné 2 à 1. Rencontre intégralement filmée, par 17 caméras (du 35mm à la HD, sous la supervision du génie Khondji) qui ne manquaient ni les mouvements ni les temps suspendus. Match emblématique puisque Zizou avait marqué un superbe but puis s'était fait expulsé. "Ce n'est pas un documentaire, c'est plus un portrait psychologique, le reflet d'un état d'esprit. Nous voulions dresser le portrait d'un homme du XXIème siècle et se trouve que c'est Zidane. Il peut signifier quelque chose pour de nombreux supporteurs de football mais en même temps ce qu'il représente va au-delà" explique Gordon.
Le film sera présenté à Cannes à peine un mois après l'annonce de la retraite sportive du principal intéressé. A deux semaines du début du Mondial. Sortie en salle simultanée. En face de Dans la peau de Jacques Chirac, anti-héros moqué. Zidane est souvent apparu dans des documentaires ou des reportages autour du foot (Les yeux dans les bleus est le plus fameux d'entre eux). On l'a aussi remarqué dans Goal!, flop distribué par Disney l'an dernier autour d'un jeu prodige fictif paré pour devenir un Ronaldo.
Le football a toujours été un prétexte récurrent pour le cinéma depuis Harry the Footballer, en 1911. Il faudra quand même attendre Coup de tête en 1979, de Jean-Jacques Annaud, pour qu'il trouve un film à la hauteur du spectacle. De là, John Huston (Victory, 1981), Jean-Pierre Mocky (À mort l'arbitre, 1983), Alain Chabat (Didier, 1997) ou Ken Loach (My name is Joe, 1998) lui ont rendu ses lettres de noblesses, passant des séries B ou seconds rôles à la tête d'affiche. En France, Trois zéros (d'Onteniente, 2002), a permis de faire écho au carton de la Coupe du Monde et d'Europe sur grand écran, avec un score en millions de spectateurs.
Cependant, bizarrement, ce sont trois cinéastes asiatiques - Inde, Bhoutan, Chine - qui ont signé les oeuvres les plus intéressantes autour du football ces dernières années : Gurinder Chadha (Joue-la comme Beckham), Khyentse Norbu (La coupe, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs) et Stephen Chow (Shaolin Soccer).

vincy



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