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Production : Rotholz Pictures, Isle Of a Man Commission
Réalisation : Martha Fiennes
Scénario : Martha Fiennes
Montage : Tracy Granger
Photo : George Tiffin
Décors : Tony Burrough
Distribution : Quinta Communications
Musique : Magnus Fiennes
Costumes: Michèle Clapton
Durée : 140 mn

 

Harriet Walter : Penelope Walter
Damian Lewis : Marcus Aylesbury
Ralph Fiennes : Stephen Tullock
Kristin Scott-Thomas : Iona Aylesbury
Penelope Cruz : Glowria Ramirez de Alfonso
Rhys Ifans : Colin Griffin
Sir Ian Holm : Edward Aylesbury
Ben Chaplin : Trant Masters

 

festival-cannes.com
Site officiel

 

Chromophobia (Chromophobia)

Sélection officielle - Fermeture
Grande-Bretagne / sortie le 10.05.06

On savait nos sociétés modernes bien mal portantes. Imaginez donc lorsqu’il s’agit de ces individus de références typiquement british ! Références sociales de toutes parts, références culturelles, artistiques, modèles psychosociologiques, gangrènes de notre monde – de l’isolement à la mort, en passant par la violence -, et l’on en passe… Il y a évidemment ici de quoi faire un beau long métrage après Onegin, adapté d’Alexandre Pouchkine (premier long grand écran de Martha Fiennes en 99), voire reprendre l’air de rien certains thématiques – décadence en bonne société, duels amoureux, dilemme, entre autres - y plonger une bel éventail de stars divinement féminines (Penelope Cruz, Kristin Scott-Thomas) et beaux mâles (Ralph Fiennes, frère de la réalisatrice, Rhys Ifans…), toutes tant glamour que virtuoses dans chaque registre, et faire - pourquoi pas - la clôture du 58ème Festival de Cannes. "Etes-vous prêts à regarder les choses en face ?" nous lance-t-on sur l’actuelle affiche française du film. Au soir du palmarès 2005, Chromophobia tendait à nous enterrer davantage. En ces temps d’échauffements au festival 2006, il reste pour nous un aparté de plus parmi ces films tambourinant qui, malgré leur prestigieux casting et concepts alléchants, ne sont pas parvenus à nous convaincre.





Faute, peut-être, à l’itinéraire même de Martha Fiennes qui a brillamment fait ses armes dans la réalisation de pubs (une des meilleures écoles) et vidéo clips (hélas, la plus risquée en terme de rodage à la mise en scène, langages, codes et rythme). Nul doute en revanche au regard du film : notre cinéaste se révèle à nouveau éminente photographe, plasticienne à part entière. S’il ne nous a pas porté, Chromophobia aura ad minima confirmé l’audace de sa réalisatrice. Lequel aura convaincu chacun des interprètes aux prémices de l’aventure. Un autre cinéma britannique… Mais toujours ce ton bien incisif qui lui est propre et, comme chacun le sait, fait son succès en matière de comédie. Reste qu’avec son canevas mélodramatique à tendances clipesques Martha Fiennes aura poussé le ton à l’excès, jouant au lance-pierre à coup de vices vs consumérisme mondain. Chirurgie esthétique, thérapies en vogues, insatisfactions modernes, psychanalyse, adultère, ennui, mépris, injustice, indifférences sociales : tous les domaines y passeront. Une entière gratuité qui, sans un casting de fer, de Penelope Cruz à Sir Ian Holm, en passant par Kristin Scott-Thomas, Ralph Fiennes, Rhys Ifans, Ben Chaplin, Harriet Walter et Damian Lewis, n’aurait guère tenue la route. Mentors de la réalisatrice Robert Altman et Paul Thomas Anderson, semblent n’être passé qu’en coup de vent, leurs territoires restant ici confusément déclinés. On aurait pourtant adoré nos comédiens dans tel registre s’il fut exploité jusqu’au bout. Peu importe. Patientons. Et, bien sûr, attendons Pénélope Cruz sous l’aile d’Almodovar, princesse de son Volver. Le sablier s’égraine déjà…

Sabrina



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