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Production : Masahiro Kobayashi, Naoko Okamura
Réalisation : Masahiro Kobayashi
Scénario : Masahiro Kobayashi
Montage : Naoki Kaneo
Photo : Koichi Saitoh
Distribution : Ocean
Son : Tatsuo Yokoyama
Musique : Hiroshi Hayashi
Durée : 82 mn

 

Ryuzo Tanaka : le père de Yuko
Fusako Urabe : Yuko
Takayurki Kato : l ami de Yuko

 

festival-cannes.com

 

Bashing (Bashing)

Sélection officielle - Compétition
Japon

Un film inspiré de faits réels.




Celle d’une jeune japonaise engagée dans une mission humanitaire en Irak. Prise en otage, sa vie basculera à jamais. « Le Japon est une 'société village'. Si l’un de ces villageois sort du rang, il sera victime d’un rejet de masse. Lors des prises d’otages en Irak, les familles des victimes se sont retrouvées à supporter seules cette responsabilité collective », nous explique Masahiro Kobayashi. De quoi prendre toute la mesure de l’affaire.

Le cinéaste japonais, désormais incontournable des grands festivals internationaux, reste ici fidèle à ses domaines de prédilection : l’intimisme, la dualité, la noirceur, la solitude, la mort, qu’elle soit métaphorique ou organique… Que d’histoires de passages... Idéales pour un Japon à la recherche de ses idéaux. Ainsi, les otages japonais payeront cher leur libération. Plusieurs d’entre eux annonceront sans tarder leurs intentions de retourner en Irak. Chose qui déclenchera polémique en plus hauts lieux. Junichiro Koizumi, Premier Ministre japonais de l’époque, ira jusqu’à leur demander des excuses publiques… Retenons ces drames humains survenus par la faute de ces seuls et inconcevables codes psychosociologiques, dans les faits tragiquement symbolisés par une recrudescence du suicide au sein même des familles de ces ex otages.

L’on comprend ici combien Masahiro Kobayashi ressent cet insatiable besoin d’exorciser le réel, puisant d’ailleurs et à juste titre son inspiration dans le documentaire : ce cinéma du réel qu’il aime à mettre en fictions. Notons, pour mieux l’approcher, que le cinéaste est fervent admirateur de François Truffaut (notamment Les 400 coups et L’enfant sauvage), mais aussi d’Agnès Varda (fan de l’Opéra-Mouffe ou encore de Daguerréotypes). Le hasard aura accordé à la réalisatrice un fauteuil sur le podium du jury officiel 2005. La rumeur dit qu’elle plébiscita L’enfant. Pour le reste, motus des délibérations. Au public français de statuer aujourd’hui…

Bashing aura marqué la quatrième venue de Masahiro Kobayashi à Cannes après La route des petits voyous en 1999 et L'Homme qui Marchait sur la Neige en 2001, tous deux présentés en séction Un Certain Regard. Entre temps, Film Noir aura fait le bonheur des festivaliers en sélection parallèle 2000.

La conférence de presse cannoise - 12 mai 2005
« Le vrai sujet du film est le harcèlement dont ont été victimes les otages quand ils sont revenus au pays. Il s'agissait de décrire les sentiments qui peuvent naître dans le coeur de cette jeune femme qui ne comprend pas pourquoi elle est l'objet de tant de haine », confiera le cinéaste. « Ce n'est pas la dimension politique qui m'intéressait, je n'ai pas fait un film sur la prise d'otage. Et au-delà de son cas, je parle du problème des minorités. Il y a une tendance au Japon à être très méchant vis-à-vis des faibles. C'est ce que je remets en question : j'ai l'impression que la société japonaise est un peu malade et cherche à se venger de l'insatisfaction du monde moderne sur les gens les plus faibles ».

Un extrait. Enormément de recul. Une histoire. Celle de cette jeune génération qui s’exile de plus en plus à l’étranger. Ne serait-ce que momentanément… Simplement pour trouver un sens…

Sabrina



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