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Production : Les Productions Bagheera
Réalisation : Thierry Jousse
Scénario : Thierry Jousse, Louis-Stéphane Ulysse, Camille Taboulay, Emmanuelle Bernhein
Montage : Yannick Kergoat, Tatjana Jankovic
Photo : Josée Deshaies
Décors : Antoine Platteau
Distribution : Pierre Grise Distribution
Son : Jean-Jacques Ferran
Musique : Noël Akchoté, Andrew Sharpley, David Grubbs, Matmos
Costumes: Elisabeth Méhu
Durée : 85 mn

 

Eva Ionesco : Vanessa
Margot Abascal : Lisa
Michael Lonsdale : Le gardien
Lio : Carole Stevens
Laurent Lucas : Bruno
Noël Akchoté : Noël

 

festival-cannes.com

 

Les invisibles (Les invisibles)

Semaine critique - Séances spéciales
France / projeté le 12.05.05 / sortie le 15.06.05

Deuxième passage cannois pour Laurent Lucas, après Lemming. Le comédien s'illustre en un tout autre univers, celui des fantasmes et de la musique."L'histoire d'une obsession à la fois amoureuse et musicale, nous explique Thierry Jousse. " La création se nourrit de choses un peu clandestines et obscures. J'avais envie de montrer cet 'envers du décor' ", ajoute le réalisateur, par ailleurs collaborateur régulier à Jazz Magazine, aux Inrockuptibles, auteur d'ouvrages sur le septième art (entre autres, "John Cassavetes") et anciennement rédacteur en chef des Cahiers du Cinéma.





Fervent mélomane, il se sera donné tous les moyens pour entremêler au mieux ses univers de prédilection. Ce premier long est définitivement axé sur l'expérimentation sonore. "J'avais envie de mixer une certaine tradition du cinéma français, filmant la parole, les sentiments, la sexualité… avec une stylisation fantastique plus anglo-saxonne" nous confie-t-il. Initialement, le cinéaste visait un climat lynchien. Au final, peu de résonances, Les invisibles restant un film fortement ancré dans le réel. On y retrouve les thèmes chers au réalisateur. En 2001 et 2003, ses courts Nom de code : Sacha et Julia et les hommes se présentaient déjà tels deux manifestes sur la séduction, sur l'amour et ses contradictions. A l'instar des Invisibles, le premier d'entre eux, haut en sensualité, composait sur la notion de désir, sur ces frontières entre l'ostensible et le caché. Margot Abascal y tenait déjà le premier rôle féminin. De discrets hommages à Godard précédés, en 1998, d'un docu-fiction centré sur le comédien et compositeur Noël Akchoté dans son propre rôle. Fidèle collaborateur de Thierry Jousse, Akchoté signe la direction musicale des Invisibles. A ses côtés, à pied d'oeuvre sur l'écriture de la bande son : l'auteur-compositeur-musicien et interprète rock alternatif David Grumbbs et le groupe techno Matmos. De quoi échauffer nos tympans. Qu'on se rassure : Les invisibles ne saurait en rien constituer un strict patchwork acoustique. Hommage au jeu d'acteurs. Rappelons que le film a ouvert la Semaine de la Critique. Musicalement parlant, il y eut choses plus agréables à écouter cette année sur la Croisette. Un film qui a de quoi charmer mais reste inachevé.

Sabrina



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