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Production : Sombrero Productions, Mallia Films
Réalisation : Eléonore Faucher
Scénario : Eléonore Faucher, Gaëlle Macé
Montage : Joële Van Effenterre
Photo : Pierre Cottereau
Décors : Philippe Van Herwijen
Distribution : Pyramide Distribution
Son : François Guillaume
Musique : Michael Galasso
Durée : 88 mn

 

Thomas Laroppe : Guillaume
Ariane Ascaride : Mme Mélikian
Lola Naymark : Claire
Marie Felix : Lucile

 

festival-cannes.com
Site officiel

 

Brodeuses (Brodeuses)

Semaine critique - Films en sélection
France / sortie le 13.10.04

Grand Prix de la Semaine de la critique Brodeuses s'est également distingué à Deauville, en septembre 2004, en recevant le Prix Michel D'Ornano. Un titre décerné aux jeunes cinéastes/auteurs de long métrage, qui récompense leur travail scénaristique.




Jeune réalisatrice, diplômée de l'Ecole Louis Lumière, Eléonore Faucher signe avec Brodeuses son tout premier long métrage. Dès 1993, la réalisatrice était reconnu par ses pairs avec son film de fin d'études, Les toilettes de Belleville, quatre fois primé (dont le Prix du Jury au Festival "Films de femmes" de Créteil), et près de vingt fois sélectionné au programme de différents festivals français et internationaux (Tel Aviv, Potsdam, Edinburgh, Sao Paulo, …). De quoi placer tout son art de la mise en scène précocement en avant. Son deuxième court, Ne prends pas le large, fut réalisé dans le cadre d'un concours de scénario, en 1998. Paradoxalement, Eléonore Faucher rencontra maintes difficultés pour monter ce second projet. De fait, elle décida ensuite de passer directement au format long.
Trois années lui ont été nécessaires à pour écrire Brodeuses, inspirée par certains sujets d'actualité encore tabous (l'accouchement sous X), par son histoire familiale (les relais générationnels) et sa propre maternité à l'âge de 25 ans. Eléonore Faucher nous explique : "Mon but était de rendre concret le risque qu'on prend en faisant un enfant, quel que soit son âge ou sa condition, ainsi que la remise en question que provoque cette responsabilité, et la perte de liberté et d'insouciance qu'elle implique".

Jeune comédienne de 18 ans, Lola Naymark, qui interprète ici le rôle de Claire, a été choisie sur casting. Brodeuses est son troisième long métrage cinéma après Riche, belle, etc (Bunny Spoliansky, 1997) et Monsieur Ibrahim et les fleurs du coran (François Dupeyron, 2002). On la retrouvera au printemps 2005 dans La maison de Nina de Richard Dembo, aux côtés d'Agnès Jaoui. Un film sur les "maisons d'enfants" orphelins en période d'après-guerre.
La participation d'Ariane Ascaride, quant à elle, s'est quasiment imposée, suite à une lecture du scénario au Festival d'Angers. D'abord sceptique, fort d'un manque de concordance entre l'image de la comédienne et le rôle de Mme Mélikian, Eléonore Faucher est littéralement tombée sous charme, après avoir assister à la composition lue de la comédienne. La jeune cinéaste se souvient : "Beaucoup de lecteurs ajoutaient de la noirceur à l'histoire, ne sentaient pas certains points d'ironie. Elle si. Tout de suite. Et sans que je lui aie dit quoi que ce soit. Moi, à Angers, j'étais comme une membrane entre elle et le public, le cœur battant. C'était la première fois que mon travail sortait du cercle professionnel, vivait l'émotion.". Dix jours plus tard, Ariane Ascaride se voyait proposer le rôle. La comédienne sera prochainement à l'affiche de Qui a dit que nous étions morts ?, une comédie de Robin Renucci et Le thé d'Ania, de Said Ould Khelifa. Un film qui, sur fond de littérature, dépeint les violences et crises sociales qui détruisent l'Algérie.
L'Algérie, justement : c'est aussi le sujet et décor du prochain film d'Eléonore Faucher, actuellement en cours d'écriture. Plus précisément la Kabylie. Un drame, se tenant en 1962, à l'hôpital de l'emblématique Tizi Ouzou. Au centre du film : un jeune appelé du contingent en proie à l'impossibilité d'alimenter la banque de sang dont il est nommé responsable, fort des conflits de l'époque. Une nouvelle histoire de vies transmises… Le regard sensible et l'ingéniosité d'Eléonore Faucher nous laissent sans mal deviner que la boucle est loin d'être bouclée.

Sabrina



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