Production : Andrew Eaton / Revolution Film / Baby Cow Films
Réalisation : Michael Winterbottom
Scénario : Frank Cottrell Boyce
Montage : Trevor Waite
Photo : Robby Müller
Musique : Joy Division, The Jam, New Order, Happy Mondays…
Durée : 1h52
Steve Coogan: Anthony Wilson
Lennie James: Alan Erasmus
Shirley Henderson: Lindsay Wilson
Paddy Considine: Rob Gretton

Festivalcannes.org

Site officiel du film
 

 

24 Hour party people

Royaume Uni / 2002
Sélection officielle - Compétition /Présenté le 17 mai 2002:

Touche à tout de génie (en tout cas il le revendique), Tony Wilson décide avec ses potes de créer une dynamique festive et créative dans le Manchester des année 80. De cette explosion d'activités chaotique surgiront le label Factory Records et le Club l'Haçienda...

Michael Winterbottom peut être désormais labélisé haut la main cinéaste officiel du Festival. Déjà sélectionné pour Welcome Sarajevo et Wonderland, il a assuré également le rôle de membre du jury
Imposant une grande liberté dans le travail, le cinéaste tenait à retrouver l'esprit Factory au sein même de la maturation du film. Tourné entièrement en DV pour permettre une grande souplesse de mouvement et d'adaptation, le film a su conserver une cohérence photographique.
Steve Coogan qui interprète l'animateur-producteur a oeuvré essentiellement pour la télévision, dernièrement on a pu le voir dans la série I'm Alan Partridge.
La bande originale composée par une spécialiste de la compile, Liz Gallacher devrait faire le bonheur des nostalgiques. La spécialiste a déjà participé au CD garni de The Full Monty et plus récemment de Resident evil. En plus du morceau des Happy mondays qui porte le titre du film, on trouvera l'inévitable Anarchy in the UK braillé par Johnny Rotten et le spectral Love will tear us apart des Joy Division...
 

EX FAN DES 80'S OU SONT TES ANNEES FOLLES...

40 personnes dans la salle, c'est pas historique.
- Ils étaient combien pour la Cène
- 12 ...
- Non 13 avec Jésus.

Il faut bien le reconnaître, la fresque rock’n roll “acidulée” de Winterbottom est au finish passablement rasoir. On va être compréhensif, on va dire que ce n’est pas de sa faute à la base. Comme tant d’autres réalisateurs, en général anglo-saxons, lui aussi à voulu rendre hommage à ses fougueuses jeunes années musicales. Manque de bol, l’ami est né un peu trop tardivement. Todd Haynes avait par exemple évoqué pour Velvet Goldmine le glam clinquant avec un peu plus de réussite dans la mesure ou l’époque était plus consistante en expérimentations. Ici le film démarre par un concert des Sex pistols, la dernière escroquerie rock, qui marque les ultimes soubresauts énergiques du genre binaire avant la banalisation du milieu. Winterbottom traite cette période avec une certaine distance, comme si ces années étaient déjà révolues à l’ouverture de son récit. Le groupe en live semble passer sur un écran de ciné tandis que ça pogotte dans le public. Les crêtes enterrées, il ne reste plus au metteur en scène anglais qu’à rassembler les cendres froides des 80’s qui se sont surtout caractérisées par un manque d’intérêt culturel flagrant car dépourvus de véritables courants soniques révolutionnaires (on a heureusement évité Simple minds ou Duran Duran !!). En cela, la chronique de Winterbottom est une réussite, en phase avec son sujet historique, le film n’est pas franchement captivant.
La reconstitution est habile, plutôt inspirée dans ses effets ludiquement tapageurs. Dans une parfaite harmonie, ceux-ci sonnent aussi creux que les citations débiles et pompeuses des dialogues sortis à tout bout de champ (Si tu dois choisir entre la vérité et la légende, choisis la légende…) mais restant fidèles à cette période d’explosion de la com. pub et toc.
C’est donc une histoire de branleurs, qui ne se prennent plus trop la tête. Sniffe la coke, éclate toi et surtout soigne ton image. Avec un pincement de cœur, on navigue à vue dans un no futur post 77, comme si ce qui se profilait à l’horizon ne devait être plus qu’insouciance cynique doublée d’un renoncement idéologique. Pousserait à vouloir sombrer dans l'amnésie...

  (C)Ecran Noir 1996-2002