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(C) 96-01 Ecran Noir

The center of the world
(Le centre du monde) USA
Sélection officielle (hors compétition)
Projection: 17 Mai 2001
Sortie en salle : 25 juillet 2001

Réalisation : Wayne Wang
(Smoke)
Scénario : Wayne Wang, Miranda July, Paul auster, Siri Hustvedt
Production : Peter Newman, Wayne Wang, Redeemable Features
Photo : Mauro Fiore
Son : Sean Garnhart
Montage : Lee Percy, A.C.E.
Musique : DJ Cam, Ekova...
(87 minutes)
Molly Parker : Florence
Peter Sarsgaard : Richard Longman
Carla Gugino : Jerri
Jason McCabe Calacanis : Pete
 
Richard Longman est un jeune informaticien qui a fait fortune dans les nouvelles technologies. Pour combler le vide de sa vie sentimentale, il fait appel aux services de Florence, une stripteaseuse qui travaille dans un club pour arrondir ses fins de mois.
 
 
Wayne Wang est surtout connu pour avoir réalisé Smoke, qui a rencontré une large audience internationale. Il avait déjà travaillé sur ce film avec Paul Auster et renoue sa collaboration avec l'écrivain sur The center of the world avec qui il a co-signé le scénario.
Wayne Wang rêve depuis longtemps de réaliser un film érotique. A Hong Kong il ne put concrétiser cette envie car la production locale de ce type n'y est pas très évoluée.
Le réalisateur avoue s'être beaucoup documenté sur les deux univers qu'il explore dans ce film. Il a même engagé ses consultants dans le casting. La star américaine du X Alisha Klass joue ainsi une danseuse du Club où une partie de l'histoire prend place et Jason McCabe Calacanis, journaliste du Silicon Valley Reporter interprète le rôle de Pete, un startuper.
Le film est censé se dérouler à Las Vegas, mais fut pourtant tourné à Los Angeles en studio.
Molly Parker, actrice indie canadienne poursuit sa carrière américaine, en privilégiant toujours les registres troubles. On pourra la voir prochainement sur les écrans français dans Suspicous river.
Peter Sarsgaard s'est déjà illustré dans diverses productions telles que Boys don't cry ou La dernière marche de Tim Robins.
 
Une stock option glissée dans le string…

Quelle aubaine pour Wayne Wang. Il avait trouvé l'idée de départ pour réaliser le film sexy et dans l'air du temps auquel il rêvait. Un film actuel tout d'abord. La nouvelle économie et l'industrie du sexe. Beau parallèle. Jusqu'à quelles extrémités le matérialisme post années 80 nous pousse t-il aujourd'hui ? Commerce du désir. Aliénation des nerds, ces personnes qui vivent réfugiées dans une réalité virtuelle consumériste par le biais de leur moniteur et qui fuient les relations humaines. Un matériau très porteur donc suceptible de nous livrer une belle fable moderne, de tirer un polaroïd instructif de notre époque. Et puis le milieu du peep show laissait en plus l'occasion au metteur en scène d'exprimer enfin dans son cinéma ses phatasmes érotiques retenus visiblement depuis ses débuts à Hong Kong. On s'attendait donc à une explosion sur l'écran, une œuvre sensuelle, sulfureuse et critique de notre société occidentale. Bref une bombe…

Eh bien non, The center of the world n'est rien de tout cela. Wayne Wang semble avoir été tellement satisfait de ses ambitions qu'il a oublié son audace et son inspiration au vestiaire.
Il a pourtant, lui aussi, sacrifié à la mode de la caméra Digi-beta et autres midi DV. L'outil extraordinaire qui peut vous permettre forcément de réussir un film " vrai " par le seul fait que l'image peut s'approcher de celle que l'on voit dans Vidéo gag. Bien sur il y a un grand travail effectué par le chef opérateur, des variantes de traitements selon les séquences. Mais à quoi servent tous ces artifices puisque de toute façon Wayne Wang filme ses acteurs et raconte son histoire de façon empruntée ? Pas à oser en tout cas, peut être juste à fuir un académisme formel de l'image…
On comprend les enjeux, les personnages ne sont pas étrangers à nos propres expériences, mais on n'est jamais captivé par les amours impossibles de ce wonderboy et de cette guitariste gogo danceuse avec forfaits selon moyens. Ni Molly Parker, ni Peter Sarsgaard ne nous captivent, au delà du fait qu'ils soient très sympathiques. Le film reste au ras des paquerettes, vaguement plus attractif qu'un téléfilm besogneux. Le sexe dans tout cela… rien de choquant, ce n'est pas le Dernier tango à Paris, juste un déhanchement entendu sur un comptoir. Wayne Wang ne semble pas à l'aise dans la crudité magnifiée à la "Trouble every day" et son pouvoir de suggestion est celui d'un adolescent attardé peu expérimenté.

Wayne Wang n'a donc pas su faire passer son message. A ce titre, le dossier de presse ressemble curieusement à une notice explicative du film, segment par segment… C'est gentil d'y avoir pensé, mais en fait ce n'était pas si compliqué...

PETSSSsss-