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(C) 96-01 Ecran Noir

The anniversary party
USA
Sélection Un certain regard
Projection: 16 Mai 2001
Sortie en salle : 23 Mai 2001

Réalisation & scénario: Jennifer J. Leigh & Alan Cumming
Production: Fine Line Features
Photo: John Bailey, A.S.C.
Costumes: Lovelynn & A. Vanderhorst
Montage: Carol Littleton
Musique: Michael Penn
Durée: 1:55
Jennifer Jason Leigh: Sally Therrian
Alan Cumming: Joe Therrian
Kevin Kline: Cal Gold
Gwyneth Paltrow: Skye Davidson
John C. Reilly: Mac Forsyth
Parker Posey: Judy Adams
Jennifer Beals: Gina Taylor
 
Sally et Joe Thierrian, un couple d'artistes célèbres et un peu bohème, décident de fêter leur sixième anniversaire de mariage en réunissant leurs amis intimes. La soirée ne se déroulera pas sans quelques accrocs...
 
 
Attirés par la mise en scène depuis un certain temps, The anniversary party est donc la première réalisation des acteurs complices Jennifer Jason Leigh et Alan Cumming,. Pour ce coup d'essai, les deux stars ont choisi d'utiliser une logistique des plus souples afin d'éviter les tracas des lourdeurs techniques. Le film a par conséquent été entièrement filmé avec des caméras numériques. Un gros travail du chef opérateur a permis que ce parti pris ne limite pas la qualité artistique de l'image. Nous sommes donc loin de la conception dogmatique de Lars Von Trier. Le tournage fut rapide, à peine trois semaines, même si certaines scènes durent être refilmées ultérieurement.
Principalement tourné en intérieur, réception oblige, l'équipe a choisi de situer l'action dans une habitation créée par le designer Richard Neutra et située dans les hauteurs de Hollywood, pour sa transparence de l'espace qui ne confére pas au confinement.
La petite sauterie regroupe un casting plutôt prometteur. La plupart des acteurs se connaissent tout comme les personnages qu'ils interprètent. Un film de famille donc, Kevin Kline et Phoebe Cates sont vraiment mari et femme et leurs deux bambins à l'écran sont joués par leurs véritables enfants.
 
CARTON D'EXCLUSION

Jennifer Jason Leigh et Alan Cumming ont le plaisir de vous convier à une soirée entre amis. C'est en ces termes qu'il faudrait faire le déplacement pour visionner cette œuvre à prétention conviviale. Mais il est de ces fêtes, où règne une telle complicité entendue entre les participants, que tout nouvel arrivant éprouve une certaine difficulté à s'intégrer dans le cadre. Les deux maîtres de cette cérémonie semblent en être les premiers conscients. Le couple de voisins coincés, invités par obligation diplomatique, ont été créés pour permettre au spectateur de se situer au sein du cercle de proches. Cela ne suffira pourtant pas pour soulever notre intérêt pour les multiples introspections des protagonistes, liées principalement au milieu du cinéma.

La démarche est pourtant tout à fait louable en soi. Une volonté de spontanéité, de se livrer en toute honnêteté… et de quoi peuvent parler des acteurs dans un film intimiste, si ce n'est de leur vie d'interprète ?
Oui mais voilà, chez un artiste, le meilleur de ce qu'il peut offrir réside plus souvent dans l'expression de son art que dans son vécu même. Ainsi le soucis de Leigh et Cumming ne semble pas être tant de soutenir l'intérêt du spectateur que de réaliser un exercice de style semi autobiographique qui leur permette de s'essayer à différentes disgressions d'interprétation qui tourne parfois au narcissisme. Un amour du jeu transparait de l'écran dans les échanges de proximité entre les personnages certes, mais il ne sert pas la trame d'une histoire et ne trouve pas sa raison d'être à lui seul. On en vient à penser à une succession de mises en situation façon gammes de l'Actor studio. Les scènes de groupe ne sont pas d'un intérêt évident et ne témoignent pas d'une grande maitrise ni d'une audace flagrante dans la réalisation et le montage.
En dernier recours, un invité proposera aimablement à l'assemblée de prendre un ecstasy pour détendre l'atmosphère, ça ne suffira pas à sauver cette soirée plombée dont finalement on s'éclipserait sans trop de remords.

Il est dommage qu'en voulant faire partager une hospitalité naturelle à leur public, nos acteurs se soient laissés un peu dépasser par leurs préoccupations nombrilistes (c'est peut être " l'effet Loft " ?). On aurait souhaité finalement plus de distance pour que la fête soit réussie. On reste loin des dynamiques de groupe si bien traduites par un Claude Sautet ou un Lawrence Kasdan (Les copains d'abord) et qui font défaut à cette première tentative.

PETSSSsss-