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   spécial Cannes
 
 
 
Producteurs Alliance Atlantis, Ciné B, Le studio Canal, Lions Gate
Réalisateur Denys Arcand
Scénario Denys Arcand, Jacob Potashnik
Musique François Dompierre
Image Guy Dufaux
Montage Isabelle Dedieu
Durée 102 minutes

Interprétation:
Jessica Paré (Tina Menzhal)
Dan Aykroyd (Barry Levine)
Charles Berling (Philippe Gascon)
Thomas Gibson (Renny Ohayon)
et aussi Frank Langella, Robert Lepage, Patrick Huard, François Berléand,Patrick Poivre d'Arvor
 

 Stardom
2000 / Canada France / Clôture Cannes 2000 / Ouverture du Festival de Toronto / sortie USA 27 octobre 2000 / sortie France 22 novembre 2000
 
Elle joue au Hockey, et se débrouillant plutôt bien, elle se retrouve envedette d'un reportage local TV. Un agent craque sur son visage, et luiouvre les portes de la célébrité : défilés de mode, show TV, inaugurationsde restos in... Elle se complaît dans des relations sentimentales étranges: riches, losers, vieux beaux.... Elle se fait frapper, cherche l'amour.Elle voyage de Paris à New York. La vie comme dans les magazines. Maisévidemment elle n'y trouve pas le bonheur. Et de cauchemars enobstinations, de désastres en solitude, Tina fera tout pour sortir de cemilieu insupportable.
 
 
Stardom a surpris tout le monde en devant la vedette inattendue des grandsfestivals : clôture à Cannes, on en parle aussi pour l'ouverture deToronto. Denys Arcand n'a pourtant pas l'habitude des honneurs. Cetillustre cinéaste québécois qui filme le quotidien sous toutes ses formes aremporté de grands succès comme Le Déclin de l'Empire Américain (seul grandhit canadien en 20 ans au Box Office français), Jésus de Montréal (encompétition à Cannes) ou Love and Human Remains (film culte aux USA).Stardom devait s'appeler 15 moments. Tourné à Londres, New York, Miami,Paris et Montréal, il est sans doute le film québécois le plus américain dumoment.
Avec un casting international (mélange bizarroïde avec Berling et Aykroyden tête), une starlette nouvelle venue, et un scénario satyrique etsimplissime, Stardom devrait soit échouer un peu partout dans le monde,soit enregistrer de bons scores dans les pays ciblés comme le Canada, lesUSA, le Royaume Uni et la France.
Pour le cinéma canadien, c'est une belle récompense, alors qu'il cherche unrenouveau après Cronenberg, Egoyan et Arcand. Villeneuve ne suffira pas.Pour les Festivals, on reconnaîtra bien là une ironie amère vis-à-vis deleurs sponsors.
 
CODE TROP CONNU

On est surpris. Denys Arcand nous avait habitué à tout (le drame social, lacomédie de moeurs, le conte philosophique) mais pas à la satyre.On est ravis évidemment. Ce film en particulier a été présenté en clôturede Cannes, comble de l'ironie, voire du cynisme. Ce film démonte un par unles marches vers la gloire d'une jeune starlette, à travers divers milieux,dont celui de la mode. Clin d'oeil acide aux sponsors envahissants de laCroisette : L'Oréal, Canal +...
Cependant, l'humour n'est pas au rendez-vous. La critique est trop facile,trop systématique, trop mannichéenne. Bref on connait le discours àl'avance. Discours doublé d'une morale simpliste et tellement politiquementcorrecte, que la fin du film ne présente aucun intérêt; on l'aurait aiméedestroy ou délirante, surréaliste ou sarcastique.
Pourtant, tout n'est pas raté. Les acteurs sont bons. La jolie JessicaParé, look à la Liv Tyler, joue très bien de son charisme et de saphotogénie. L'analyse de la montée en célébrité est plutôt bien vue, mêmesi elle vire souvent aux clichés.
On a du mal à être ému, à rire fortement ou même à se poser la moindrequestion avec ce film qui ne laisse jamais le débat s'installer. Lespectateur se retrouve forcément du côté du bon camp. Le spectateur quid'ailleurs reste très à l'écart de ce film.
Il ne fait que regarder (observer parfois) un triste spectacle de décadencetotale dans une civilisation plutôt trainée dans la boue que dans lespaillettes.
Sentiment exacerbé par une réalisation similaire à celle de City-TV (bonneidée au départ, mais mal exploitée), et finalement un film qui ressembleplus à un bon téléfilm. Visuellement, cinématographiquement, l'absence derelief, l'aspect vidéo et le cadrage trop banal rendent Stardom fade.Le goût sans doute de la célébrité.

Vincy 

 
 
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