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   spécial Cannes
 
 
 
Réalisation : Shinji Aoyoma
Scénario et dialogues : Shinji Aoyoma
Image : Masaki Tamra
Montage : Shinji Aoyoma
Production : Suncent Cinemaworks
Durée : 3 heures 37

Avec Koji Yakusho (Makoto Sawai)
Aoi Miyazaki (Kozue Tamura)
Masaru Miyasaki (Naoki Tamura)
 

 Eureka
Japon / 2000 / Sélection officielle / présenté le jeudi 18 mai 2000
 
Kyushu, au sud-ouest de l'archipel japonais : deuxenfants échappent par miracle à une sanglante prised'otages, qui les laisse seuls survivants avec lechauffeur du bus attaqué.
Deux ans plus tard, après le divorce de leur mère etla mort accidentelle de leur père, les deux enfants seretrouvent seuls dans le domicile familial. Lechauffeur réapparaît alors pour habiter avec eux. La vie semble reprendre un cours normal, jusqu'au jouroù le corps d'une femme est retrouvée sur la berge ….
 
 
Shinji Aoyama fait partie de la nouvelle génération du cinéma japonais, connue en France au travers del'œuvre de Kiyoshi Kurosawa, dont il a d'ailleurs étél'assistant réalisateur.
Né en 1964 à KitaKyushu, Shinji Aoyama réalise sespremiers films en 8mm, collabore à des revues decinéma et conforte sa connaissance du métier auprès deréalisateurs confirmés.
Cinéaste prolifique (comme nombre de ses collèguesjaponais) il est déjà l'auteur de plus de cinq longsmétrages en cinq ans, avec une particularité : un goûtprononcé pour les films longs, très longs même, àl'image de cet "Eureka " de 3 heures 37 minutes….
 
Trauma

«C’est si mal que ça d’avoir survécu ? »

Le cinéma japonais est décidément riche en esthètes :impossible de rester indifférent au regard de ShinjiAoyama, qui réalise un film magnifique à défaut d’êtreévident.

Le futur spectateur se doit d’être averti : «Eurêka »est un véritable exercice de style, une œuvre qui nese livre pas facilement, loin de tout compromis. Lefilm, sans couleurs (à l’exception de la scène finale,celle de la catharsis enfin permise) est d’un noir etblanc jauni à la façon des vieilles photos ternies parle temps. Très peu de paroles, guère plus de musique,«Eurêka » est un film d’images, un superbe albumphotos. Visages, paysages, tout est magnifié par lacaméra de Shinji Ayoma, qui n’est jamais aussi bon quedans le portrait (gros plans) et qui se permet mêmequelques beaux effets d’ombres chinoises.

Le tout est de savoir si le procédé n’est pas un peulong passé la deuxième heure du film. Obsédé par lecrime dans le Japon contemporain, Shinji Ayoma prendplus que son temps pour filmer l’errance de troispersonnages traumatisés par une sanglante prised’otages, qui a fait d’eux des êtres mutiques ourongés par la culpabilité. A priori une belle idée,qui tourne vite à la répétition : on ne compte plus lenombre de plans qui attendent simplement la sortie dechamp du bus qui réunit nos héros.

Moins long, le film n’en aurait été que plus intense,à moins que ce soit justement dans la dilution queShinji Aoyama puise la force de son cinéma. Adécouvrir, de toute façon.

Mathilde  

 
 
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