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TOKYO EYES

Tokyo Eyes

Réalisateur: Jean-Pierre Limosin
Casting : Shinji Takeda, Hinano Yoshikawa, Kaori Mizushima, Tetta Sugimoto...
Buzz & Synopsis
Galerie de photos

 

Critique
Tokyo Eyes, Tokyo + Yeux : il y a la ville et puis les regards. Un Tokyo, dans le quel on s'espionne, se filme, set oise et s'accroche dangeureusement du regard. Ce Tokyo là ne pouvait laisser indifférent ceux qui sont derrière la petite lucarne de l'écran, les yeux baladeurs et clandestins, à suivre les déambulations de K, le tueur virtuel et d'Hinano, midinette de l'âge numérique.
On est dans le Tokyo de la faune lookée et décontracte, le Tokyo des jeunes qui s'amusent et se défoulent copieusement, dans l'angoisse et la révolte d'avoir un jour à ressembler à ces quelques spécimens de salarymen égarés qu'ils croisent de temps en temps. En attendant, ils se réfugient à fond dans la BD, la musique, la mode des chaussures Nike, des cheveux décolorés ou des jeux vidéos.
K, l'otaku, digne mutant de l'ère Vidéo Game, ne fait pas beaucoup la différence, puisqu'il continue de canarder sur les méchants, exactement comme quand il est devant ses écrans, son casque sur les oreilles. Dans un doux délire de justicier farceur.
Hinano, soeur de flic et amoureuse téméraire, c'est la future femme libérée. On l'imagine mal jouer les pots de fleurs (on dit "fleur de bureau" au Japon) dans les grandes entreprises à servir le thé et faire des courbettes à ses salarymen de petits chefs. Hinano, en attendant la grande vie, fait des petits boulots, un arubaito (petit boulot) chez un coiffeur. Et puis elle espionne ce type au comportement étrange, qui se balade en faisant de grands gestes, un oeil secret dans la main...


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Notes de Production
"A l'origine, le scénario de Tokyo Eyes a été écrit comme un véritable film français, avec distribution et équipe française pour un tournage prévu à Paris. Puis un jour, Jean-Pierre nous a surpris en déclarant qu'il aimerait tourner le film au Japon avec des acteurs japonais.
Ce projet nous a paru intéressant pour deux raisons.
La première est que nous avions été déçus par la plupart des coproductions nippo-européennes ; lesquelles sans exception aboutissent à des romances stéréotypées entre un Européen et une Japonaise ou sur les différences culturelles qui en découlent. Pour Tokyo Eyes, l'enjeu nous a semblé excitant. Comment un réalisateur et un chef opérateur ne parlant pas un mot de japonais réussiraient-ils à faire un film avec une distribution et une équipe exclusivement japonaise ? Tokyo dont la propreté, la politesse et la douceur de Tokyo découvertes dans les films d'Ozu a été radicalement transformée dans les quarante dernières années en l'une des plus étranges, excitantes et virtuelles villes du monde.
Mais les films japonais contemporains n'ont pas encore réussi à capter le charme et l'éclat de cette modernité : ce fut notre deuxième motivation pour tourner le film à Tokyo.
Aujourd'hui, nous sommes tous ravis que Tokyo Eyes comblent nos espérances."

Kenzo Horikoshi


© Ecran Noir 1998