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film et jury cannes 98selections cannes 98films en competition cannes 98films hors competition cannes 98critique cannes 98jury cannes 98logo cannes 98 SEUL CONTRE TOUS
Prix de la Semaine de la Critique
Prix Très Spécial
Prix Mercedes Benz

Seul contre tous

Réalisation & Scénario : Gaspard Noé
Casting : Philipe Nahon, Frankyie Pain, Blandine Lenoir, Martine Audrain
Durée : 93 minutes.
Film & Buzz
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Critique
En résumant de manière presque caricaturale, il s'agit de l'histoire d'un pauvre type que la malchance a jeté en prison puis dans la pauvreté. Il fini par sombrer dans le désespoir... et la bêtise. Il y a des scènes violentes comme les coups de poing donné dans le ventre de sa maîtresse enceinte. Il y aussi les retrouvailles avec sa fille, où l'on croit à sa rédemption, mais qui se termine par une relation incestueuse.
Ainsi, ce film n'a rien de politiquement correct.
Le cinéaste nous offre un cinéma extrême, tant dans le discours que dans les images.
On entend ainsi en voix off les pensées intérieures du boucher. Lesquelles représentent en définitive un pot pourri de maximes existentialistes de bistrot (rejoignant certaines vérités fondamentales, mais faussées par leur simplisme et leur pessimisme presque maladif). On l'entend ainsi se dire : "Vivre est un acte égoïste. Survivre est une loi génétique". Toutes les rancoeurs qu'il ressent sont le fruit de la crise financière qu'il traverse. En outre, le débit ininterrompu de ses pensées laisse peu de place au spectateur pour formuler ses propres pensées. Ainsi, on fini par s'identifier au boucher, même si l'on est très loin de ce personnage.
Quant à la forme, le réalisateur reprend ici les partis-pris formels de Carne. Il les pousse plus loin et plus fort de manière presque "pamphlétaire". Encore plus de "Boums" et de "Blams" sur la bande son. A un moment donné, Gaspard Noé joue même avec le public en affichant un panneau indiquant que "Vous avez 30 secondes pour abandonner la projection du film", indiquant par là la gravité des images à suivre. L'image elle-même interpelle: elle contient beaucoup de monochromatisme et d'effets de raccords en pixillation à l'image.
Quant au choix de Philippe Nahon, il se révèle incroyable dans le rôle de cet homme paranoïaque qui se trouve entraîné malgré lui dans une descente en spirale. Sa voix forte et chaude laisse facilement bercer le spectateur dérangé ou emballé par le cinéma peu consensuel de Gaspard Noé. C'est un film de survie, où l'amour et la morale trouvent ici des connotations inhabituelles.

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© Ecran Noir 1998

Synopsis
France, 1980. Un ex-boucher chevalin se bat pour survivre. Après avoir abandonné sa fille adolescente, et dans l'espoir de reconstruire une nouvelle vie, il s'installe à Lille avec sa maîtresse enceinte. Il ne l'aime pas, pas plus que la vie dans l'appartement avec sa belle-mère. Très vite, ses espoirs deviennent aigreurs, et ses aigreurs obsessions. La violence explose.
L'homme revient à Paris et tente une fois de plus de recommencer sa vie. Il compte sur sa bonne étoile pour retrouver travail et amis. Mais l'un et l'autre se font rares. Ici comme ailleurs, vivre est un acte égoïste. Seul contre tous, l'ex-boucher se repile dans la chambre d'hôtel où, des années plus tôt, il avait conçu sa fille. Sans un sou et avec pour seul compagnon un revolver chargé de trois balles, il ne voit plus clairement quel est le moteur à sa vie. Son ventre lui crie de se nourrir. Soncerveau lui ordonne de se venger. Quant à son coeur...