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Aprile
Réalisateur: Nanni Moretti
Casting: Nanni Moretti, Silvio Orlando, Sylvia Nono
Critique & Synopsis
Deconstructing Nanni
Exercice nombriliste, narcissique même, cette masturbation intello-imagée n'a d'égal que les films de Woody Allen. Ici le sexe est remplacé par la politique.
On y retrouve l'humour, le sens de l'auto-critique, et certains thèmes comme la crise d'inspiration chez l'artiste. Si le film paraît facile, tant dans le style que dans l'idée originelle, Moretti offre un vrai cynisme sur son métier, Hollywood, son pays, et la société.
En règle, il attaque médias et politiciens; partagé entre la volonté d'être utile (documentaire) et celle de divertir (comédie musicale), l'italien signe une satyre, une comédie et finalement un nouveau journal intime.
Autant Caro Diaro est un film introspectif, un peu sombre, une lutte contre sa mort, autant Aprile est altruiste et pose un regard Mallaussénien sur le monde qui l'entoure. Moretti est passé de la maladie à la paternité, du Moi à l'Autre.
En filmant les élections italiennes, les problèmes de l'immigration, le vide sémantique des médias et surtout ce processus création/réflexion, Moretti, en 87 minutes, expose un discours drôle, concis, parfois trop léger, mais jamais inutile.
Nanni montre la société qu'il lègue à son futur fils. Optimiste, généreux, Aprile est frais et printanier, évoquant la renaissance de son auteur, la naissance de son héritier.
Jetant son obsession parano par dessus son célèbre scooter, achevant le tournage de son documentaire sans jamais le diffuser - l'observation seule suffisait - Moretti boucle la boucle en préférant se plonger dans le plus pur cinéma: le divertissement. La séquence finale (colorée et musicale) offre un vrai rayon de soleil.
Prix qu’il pourrait obtenir
Palme d'Or, Prix du jury
Mise en Scène
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