1966
Ces messieurs dames

de Pietro Germi
(Italie)
Zoom sur l'année 1966
Les Prix et Jurys

Faisant suite à Séduite et abandonnée et Divorce à l'italienne, la Palme d'or ex-eaquoe de Pietro Germi, Ces messieurs dames, vient compléter la trilogie italienne du réalisateur. On aura surtout remarqué le langage crue du cinéaste alors que le film nous présente une suite d'amants cocus, de séducteurs plus charmants les uns que les autres, de chattes en chaleur, et tout ça dans un bain de moralité bien italien.

Malgré la controverse suscitée à l'époque, Germi est surtout reconnu pour sa critique de la société italienne au tournant de la mi-siècle. Il critique notamment la petitesse d'esprit des campagnards italiens comme en témoigne la façon dont tout le village harcèlera ce bourgeois respectable qui se lie d'amour avec une serveurse. Il recevra lettres d'injures, des pression de la morale locale, jusqu'à se que le couple le laisse et qu'il tente de se suicider, sans succès évidemment. Plus tard, on verra les requins du village se payer un jeune campagnarde mineure. Le père portera plainte. Plainte qui sera d'ailleurs retirée sous les excuses monétaires de quelques millions de lire.
Enfin, cinéma oblige, tout est bien qui finit bien. Mais entre temps, le spectateur aura compris qu'il s'agissait d'un film qui s'attaque à l'hypocrisie générale d'un monde où rien n'est amoral pourvu qu'il ne soit pas du domaine publique.

Ces messieurs dames s'est mérité la Palme d'or ex-eaquo en 1966 avec le classique de Claude Lelouch, Un homme et une femme. La photographie du film italien s'avère d'une laideur accablante, quoique formellement intéressante puisqu'elle sert parfaitement le propos du film sur un monde qu'il méprise. Enfin, il s'agit d'un film qui aura mal vieillit.


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